Tunisie : L’UGTT rejette l’ingérence étrangère, et appelle à juger tous les crimes, notamment ceux des députés gelés

04-08-2021

L’UGTT réitère son appel « à accélérer la fin de la période exceptionnelle, ce qui permettra au pays de sortir de la crise, et de faire face aux affaires brûlantes et aux grands dossiers qui l’attendent ».

Dans un long communiqué rendu public hier soir, mardi 03 juillet, à l’issue de la tenue de sa commission administrative à Hammamet, la centrale syndicale appelle « à hâter la nomination d’un chef du gouvernement », réclamant « un cabinet restreint et cohérent » qui aura des missions déterminées, et urgentes, répondra aux exigences sociales, et assurera la continuité de l’Etat, notamment en termes de ses engagements.

« Tout retard en la matière ne fera qu’approfondir le vide, et compliquer la sortie de la crise socioéconomique », prévient-elle.

L’influente organisation syndicale affirme que « les dispositions exceptionnelles prises par le chef de l’Etat, intervenaient en réponse aux revendications populaires, et étaient une dernière solution, face à la complexification de la crise dans le pays ». Elle souligne son attachement à les faire accompagner de toutes les garanties, dont « la sauvegarde des acquis sociétaux et sociaux, la préservation des droits et libertés, en prime les droits économiques, sociaux et syndicaux inscrits dans la constitution, et la consolidation du processus démocratique, à travers les mécanismes de démocratie participative ».

« Le référentiel pour tout changement et pour dépasser l’étape de l’échec de la dernière décennie ne saurait sortir des slogans du 17 décembre – 14 janvier, des orientations nationales et sociales, et des objectifs d’équité, de justice sociale et de lutte contre l’injustice et la corruption », exige-t-elle.

La centrale syndicale rejette « l’ingérence de certains pays dans les affaires intérieures de la Tunisie, selon la logique de tutelle ». Elle dénonce « le recours des dirigeants du mouvement Ennahdha à des parties étrangères, en les incitant contre notre pays, allant jusqu’à les appeler à ne plus lui fournir des vaccins ». Comme elle condamne « les menaces du président d’Ennahdha de violence intérieure et des pays voisins, ce qui constitue un danger pour les intérêts de la Tunisie ».

Elle insiste sur « l’indépendance de la décision nationale, et la foi en la capacité des Tunisiens à régler leurs problèmes loin de toute dépendance ou alignement ».

L’UGTT prône l’élaboration d’ »une stratégie nationale sur les relations extérieures de la Tunisie, rompant avec l’alignement, traitant avec les autres pays selon le principe d’égal à égal, et s’inscrivant dans la profondeur arabe, notamment avec la restauration des relations avec la Syrie ».

La centrale syndicale appelle à « l’activation des rapports de la Cour des comptes et de l’inspection générale du ministère de la Justice au sujet des crimes électoraux, de corruption, de terrorisme, d’enrôlement, de chevrotine, d’assassinats politiques, des atteintes contre les organisations, dont l’agression du 04 décembre 2012 contre son siège central ». Elle appelle « à appliquer la loi à tous notamment aux blocs et députés suspendus impliqués dans des affaires, en garantissant des procès équitables ».

Gnetnews