Tunisie : Méchichi brosse un tableau sombre et déplore « des familles anéanties » par le Coronavirus

07-05-2021

Le chef du gouvernement, Hichem Méchichi, a dressé ce mardi 07 Mai un tableau sombre de la situation, histoire de défendre le bien-fondé de la décision du gouvernement de décréter un confinement général drastique, qui revient à fermer le pays, à stopper net l’activité et à inciter les Tunisiens à rester chez en cette fin du Ramadan et pendant l’Aïd el-Fitr.

« Le coronavirus n’est pas que des chiffres et des courbes des contaminations, des analyses et des décès, mais revêt un aspect humain. Ce sont des histoires de souffrance, des familles détruites, d’autres anéanties, et des familles entières avec les parents, les enfants et la grand-mère qui sont placées en réanimation, et qui partent l’un après l’autre », a-t-il regretté, lors d’une conférence de presse à la Kasbah à l’issue de la réunion de l’instance nationale de lutte contre le coronavirus entamée hier.

Méchichi a déploré que « le Tunisien n’ait pas adhéré, comme il se devait, aux mesures de prévention, pointant le faible taux du port du masque qui ne dépasse pas les 20 % ». « Comme il a continué à se rendre au café, à vaquer à ses occupations dans la bousculade, à se rassembler sans respecter les mesures de prévention et la distanciation, alors que l’épidémie nous appelle à revoir notre mode de vie et nos habitudes ».

Le chef du gouvernement s’est alarmé du bilan des décès, « il y a 100 Tunisiens qui décèdent tous les jours, un chiffre affligeant ».

« Ma responsabilité est de protéger le citoyen tunisien, et de prendre des mesures en toute conscience, et en ne se fiant qu’au drapeau », a-t-il affirmé, dans une tentative de faire accepter la décision d’un confinement de 8 jours (du 9 au 16 Mai) par une population lassée par plus d’une année de restrictions et de contraintes.

Les médecins au bord de la dépression et on risque de ne trouver personne pour nous soigner

Il a s’est par ailleurs montré catastrophé par la situation dans les établissements de santé qui risquent de s’effondrer. « Les médecins sont au bord de la dépression, et on risque de ne trouver personne pour nous soigner », a-t-il lancé, réitérant que ces mesures visent à nous protéger, et non à restreindre les libertés ou à viser des catégories bien déterminées, et appelant les citoyens à y adhérer pour se protéger et préserver les siens. « Celui qui se rend au café devra être conscient qu’il va ramener le virus à son père ou sa mère », a-t-il averti, en alliant le choc à la dissuasion.

Méchichi a expliqué que son gouvernement n’a pas voulu arriver au confinement, « mais ce qui a fait pencher la balance c’est de protéger la santé des Tunisiens, pour que demain on arrive à surmonter cette situation ».

« Des pays se portent mieux, se déconfinent et rouvrent, après un confinement général ».

Au sujet de la crise de l’oxygène et des lits de réanimation, le locataire de la Kasbah a indiqué que la Tunisie n’est pas la seule à se retrouver dans cette situation, citant l’exemple de pays industrialisés qui transfèrent leurs malades à d’autres pays, suite à la saturation de leur dispositif de santé.

Hichem Méchichi a incité les Tunisiens « à adhérer à la campagne de vaccination, et à s’éloigner de la calomnie et du show », fustigeant que « certains cherchent à marquer des points, à ébranler la confiance des citoyens dans leurs établissements sanitaires, et dans les institutions qui gèrent cette crise ».

Il a fait valoir le caractère sérieux et transparent du dispositif de vaccination, d’autant que « la Tunisie n’en est pas à sa première campagne de vaccination ».

Gnetnews