Tunisie : Rached Ghannouchi se dit prêt à renoncer à la présidence de son mouvement

10-08-2022

Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a affirmé ses dispositions à renoncer à la présidence du mouvement, « dans le cas où une quelconque partie procède au règlement du problème tunisien ».

Sur les critiques qui lui sont adressées de demeurer à la présidence du mouvement, alors que certaines forces exigent son retrait en vue d’une action conjointe, Ghannouchi a indiqué, dans un entretien avec l’agence de presse turque Anatolie,  que « les partis sont des entités dotées d’appareils, et d’institutions, qui en fixent les politiques et les dirigeants ».

« Nous nous n’immisçons dans aucun parti, pour qu’untel dirigeant reste ou parte, Ennahdha est le seul parti ayant tenu 10 congrès dans son histoire, alors qu’il y a des partis qui ont été formés et ont gouverné, sans qu’ils ne tiennent un seul congrès », a-t-il relevé.

« La présidence du mouvement, la présidence de l’Assemblée, ou toute autre présidence importent peu devant l’intérêt de la Tunisie », a-t-il souligné.

Il a ajouté que « le peuple tunisien est dans, sa majorité, en état de résistance au processus du président Kaïs Saïed, et ce n’est pas à l’ordre du jour de s’adapter à la nouvelle réalité ».

« La révolution du 17 décembre – 14 janvier, n’a pas été apportée par les Etats-Unis ou la France, mais elle nous a surprise ; c’est le peuple tunisien qui a fait venir la constitution de 2014, et nous ne devons pas salir notre révolution », a-t-il noté.

C’est « la contrerévolution » qui dit, à ses yeux,  que « les révolutions du printemps arabe sont un printemps hébreu ».

S’agissant de ce que compte faire Ennahdha, après la parution de la nouvelle constitution, et l’acheminement de Saïed vers l’instauration d’un nouveau régime politique et la tenue d’élections législatives, Il a rétorqué que « le référendum n’a pas changé la position de son mouvement mais l’a confirmée, nous l’avions rejeté d’emblée ».

En ce qui concerne la nouvelle constitution, il a déclaré qu’ »il s’agit d’un fait accompli, cette constitution et ce référendum sont des outils pour imposer le fait accompli et légitimer le coup d’Etat, mais il reste un coup d’Etat, et il est du devoir du peuple de le combattre ».

Gnetnews