Tunisie : Saïed appelle à établir les suites légales au rapport de la Cour des Comptes et à celui du département de la justice américain

02-11-2021

Le président de la république, Kaïs Saïed, a appelé la justice pénale à arranger les suites pénales, à l’issue du rapport de la Cour des Comptes en termes de dépassements et de différents crimes électoraux, appelant à préparer un décret-loi à ce sujet.

Recevant hier soir, lundi 01er novembre, à Carthage la ministre de la Justice, Leïla Jeffal, et le premier président de la Cour des comptes, Néjib Gtari, Kaïs Saïed a réaffirmé « la nécessité de revoir la loi portant sur le Conseil supérieur de la Magistrature, qui n’est pas moins importante que la constitution ».

Le président s’est défendu de toute ingérence dans la marche de la justice et ses dispositions, signalant qu’aucune avancée ne sera réalisée dans n’importe quel domaine, sauf si la justice règne dans la société.

Le chef de l’Etat a exprimé, dans une vidéo, son étonnement envers l’utilité d’un rapport émis par la Cour des comptes après la fin du mandat parlementaire. Soit, c’est la justice, soit c’est le chaos, a-t-il lancé, appelant la ministre de la justice à préparer un décret-loi, en la matière.

Il  a évoqué un rapport publié sur le site officiel du département d’Etat de la Justice américain, sur le financement extérieur de trois partis tunisiens, signalant que le rapport américain confirme la véracité des contrats conclus entre ces partis et des sociétés de relations publiques et de lobbyings étrangères.

La situation est claire à travers le rapport de la Cour des comptes, et celui du département d’Etat à la Justice US, qu’attend la justice pénale pour arranger les suites légales de tels crimes, a-t-il souligné.

Saïed avait, auparavant, affirmé que les magistrats sont, dans leur majorité, honorables, et appliquent la loi, malgré les tentatives d’intervention dans leur travail, avec différents moyens, comme la pression, l’intimidation et les pots-de-vin.

Lors d’une première rencontre avec la ministre de la Justice, il s’est dit confiant quant au refus des magistrats de telles pratiques, signalant qu’ »aucune réforme ne pourrait être réalisée, que par une réforme radicale de la justice afin qu’elle se rétablisse ».

Il a ajouté qu’il n’acceptait jamais que l’indépendance de la justice et des magistrats soit touchée, et qu’il tend à ce que les mécanismes et les conditions de travail appropriées soient réunies dans les tribunaux, indiquant que son appel à la ministre de la justice de préparer un décret-loi sur le Conseil supérieur de la Magistrature n’est pas une immixtion dans les affaires judiciaires. Ce texte sera préparé avec la participation de la justice, mais loin de la politique, a-t-il souligné.

Gnetnews