Tunisie : Saïed promet de révéler les noms des magistrats impliqués dans des dépassements, manquements et corruption…

02-06-2022
Kaïs Saïed préside un Conseil des ministres

Le président de la république, kaïs Saïed, a critiqué la corruption, et les manquements dont souffre la magistrature, accusant certains magistrats « de couvrir des corrompus, de ralentir les poursuites contre les suspects dans des affaires terroristes, ainsi que de complicités avec des parties politiques ou financières influentes ».

Présidant hier, mercredi 01er Juin un conseil des ministres, Saïed a annoncé l’amendement du décret-loi régissant le Conseil supérieur provisoire de la magistrature.

Il a promis, dans une allocution vidéo, « de révéler les noms des magistrats sur lesquels pèsent des soupçons de changer le circuit des affaires terroristes, d’implication dans la malversation financière et morale, de pots-de-vin, d’enrichissement illicite… »

« Tous les dossiers sont prêts et ont été examinés et audités, selon plusieurs sources, pendant des semaines, afin que quiconque ne soit lésé », a-t-il souligné.

Le chef de l’Etat a cité un magistrat qui « a ralenti les poursuites dans des dossiers terroristes, et leur nombre est de 6268 PV », et concerné par « des soupçons d’impartialité, de dépassement des prérogatives, d’orientation des enquêtes, de violation de procédures, de menaces de magistrats et de manquement dans l’accomplissement de sa fonction, et a un dossier disciplinaire dissimulé dans les palais de justice ».

Kaïs Saïed a évoqué d’autres dépassements de ces magistrats, dont « le blocage des poursuites des suspects dans des dossiers terroristes, empêcher l’application de l’article 23 du code des procédures pénales dans le dossier dit de « l’appareil secret Â», et s’abstenir de diligenter des investigations pénales dans des affaires en lien avec la sécurité et ayant un caractère terroriste ».

Plusieurs chances ont été données et des mises en garde ont été lancées afin que la magistrature procède à son auto-assainissement, a-t-il déclaré en prélude, pointant la tergiversation et l’atermoiement à ouvrir les dossiers, « cette situation ne pourrait se poursuivre ad vitam æternam ».

Il est inacceptable que la justice soit absente des palais de justice, qu’il y ait une justice à double vitesse, l’une pour les démunis et l’autre pour les riches, a-t-il déploré.

Tous les justiciables sont égaux devant la justice, a-t-il affirmé, se défendant de toute ingérence dans la magistrature.

Le chef de l’Etat a, en préambule annoncé l’examen de projets de décrets présidentiels et décrets lois, notamment l’amendement de la loi organique régissant les élections et référendums, en prévision du référendum du 25 juillet prochain.

Il s’en est pris à ceux qui « craignent la volonté du peuple, car ils savent que la majorité des Tunisiens est contre leurs comportements et pratiques ».

Réitérant que « la Tunisie est un pays souverain et la souveraineté appartient au peuple », il a prédit que « la volonté qui sera issue des urnes va transformer le cours de l’histoire en Tunisie ».

Gnetnews