Tunisie : Saïed s’en prend à Washington aux cercles mondiaux des finances et appelle à l’annulation de la dette

16-12-2022

Le président de la république, Kaïs Saïed, a affirmé que « les Tunisiens aspirent à la justice et la liberté sur leur terre patrie, ainsi qu’à travers le monde entier ».

Intervenu hier, jeudi 15 décembre, à Washington à un cercle de débat autour du thème « une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable », dans le cadre de sa participation au 2ème sommet des leaders Etat-Unis/ Afrique, Saïed a indiqué que « nul médicament efficace à notre maladie, qu’après un diagnostic exact de la pathologie ».

Les traités annoncés, les conventions conclues et les textes juridiques élaborés, n’ont pas donné lieu aux résultats voulus par les peuples. Des millions d’âmes ont été décimés, des millions sont morts de faim, et des millions vivent, et on dirait qu’ils ne font pas partie de la race humaine, a-t-il déploré, s’interrogeant : « Sommes-nous vraiment des Nations-Unies ».

Le chef de l’Etat a affirmé que le peuple tunisien, comme l’ensemble des peuples du monde, ne veut pas revenir en arrière, et à un passé qu’il souhaite totalement révolu.

« Notre peuple, comme tous les peuples africains, a beaucoup souffert, si le monde est aujourd’hui en train d’être redessiné de nouveau, après que la mondialisation a atteint ses limites, le devoir requiert de dessiner les contours d’une nouvelle histoire, d’une nouvelle route que l’on balisera en ensemble », a-t-il souligné.

Un Globe terrestre à double-vitesse

Le chef de l’Etat a plaidé pour le principe d’égalité entre les pays, laquelle n’a de sens que si elle fondée sur la justice.

« Sommes-nous sur le même globe terrestre, ou un globe terrestre partagé en deux, une moitié pour les riches, et une deuxième moitié qui regorge de richesses, mais où la pauvreté s’exacerbe, et où des milliers d’humains disparaissent de faim et à cause de la guerre », a-t-il indiqué.

Saïed a appelé les participants « à trouver de nouvelles solutions, selon une approche différente , afin de ne pas retourner aux siècles révolus et aux solutions surannées ».

« Nous sommes en mesure de diagnostiquer les raisons de la souffrance de nos peuples », a-t-il déclaré, appelant « à œuvrer à déterminer les solutions efficaces, qui auront de l’effet sur tous, quant aux médicaments que proposent les cercles mondiaux des finances, ce ne sont pas des médicaments » , a-t-il considéré les comparant à « une allumette à côté de produits extrêmement explosifs ».

Et de poursuivre : « les classements qui apparaissent de temps à autre reposent sur des critères, dont les fondements sont les chiffres, alors que les entités humaines ne sont pas de simples chiffres ».

Le président de la république a appelé « à annuler les dettes qui se sont accumulées depuis des décennies, à œuvrer à récupérer l’argent spolié, étant un droit pour de nombreux peuples africains, dont le peuple tunisien ».

« Les rêves de l’humanité sont les mêmes », a-t-il conclu, appelant à « ce que l’on mette les pendules à l’heure, non selon le décalage horaire, mais sur la base de la justice et de la liberté ».

Gnetnews