Tunisie : Taboubi annonce un contre-projet politique de l’UGTT, et critique les propos du bâtonnier des avocats

01-06-2022

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a affirmé ce mercredi 01er juin, que « la centrale syndicale n’ira pas vers l’inconnu », en allusion à sa participation aux travaux des commissions consultatives pour l’instauration d’une nouvelle république.

Dans une allocution prononcée à Hammamet, en marge d’une conférence pour l’élaboration du projet de l’UGTT sur les réformes constitutionnelles, et la loi électorale, il a indiqué que « le pays vit un bouillonnement difficile, et que les prochaines échéances auront des répercussions sur les libertés, à tous les niveaux ».

Taboubi a considéré que « l’UGTT est visée, chose qui n’est pas étonnante, étant donné que sa position est alignée sur l’intérêt du pays et du peuple, et émane de son histoire militante, ses constances et principes ».

Il a encore affirmé que « la centrale syndicale ne pourrait être inféodée, et sa boussole est un programme national servant l’intérêt des Tunisiens. »

« L’UGTT s’est battue avec tous les gouvernements sur les principales orientations », a-t-il indiqué, signalant que l’organisation syndicale a des propositions mais n’a pas trouvé au cours des années passées un gouvernement capable de dialoguer, qui soit animé d’une volonté réelle de réforme.

Noureddine Taboubi a, par ailleurs, appelé à épargner la sécurité et la justice des querelles et tiraillements politiques.

Il a encore déclaré que « l’UGTT n’est pas un parti politique, mais est concerné par le fait politique et la chose publique, étant convaincue de l’interdépendance entre le politique, l’économique et le social ».

Ce débat entre les juristes et les compétences tunisiennes et les membres de la commission administrative de l’UGTT permettra d’élaborer une conception politique, qui est vouée à devenir, par la suite, un projet et une proposition de l’UGTT, a-t-il assuré en substance.

Le chef de la centrale syndicale s’en est pris au président de la commission consultative économique et sociale, le bâtonnier de l’ordre des avocats, Ibrahim Bouderbela, en ces termes : « nous ne sommes pas immiscés dans aucune décision quant à la participation de quiconque au dialogue, que les flèches soient orientées vers l’UGTT…chacun connait sa taille, ses limites est son poids effectif », a-t-il lancé.

Taboubi a appelé Bouderbela à cesser de se tapir dans l’ombre.

Le bâtonnier de l’ordre des avocats avait indiqué, lors de sa dernière sortie médiatique, que les contacts allaient se poursuivre jusqu’au 19 juin avec l’UGTT (la veille de la date butoir à laquelle les deux commissions consultatives devraient rendre leur copie sur le projet de la nouvelle constitution).

Ibrahim Bouderbela a ajouté que les craintes justifiant la non-participation de la centrale syndicale sont légitimes pour celle-ci, mais ne le sont pas pour lui.

Gnetnews