Tunisie : Une croissance de 1,9 % attendue en 2025, selon la Banque mondiale

14-05-2025

L’économie tunisienne amorce une légère reprise en 2025, avec un taux de croissance attendu de 1,9 %, contre 1,4 % en 2024, selon les prévisions du dernier Bulletin économique de la Banque mondiale, publié sous le titre « Une meilleure connectivité pour la croissance ». Cette progression, bien que modeste, est portée notamment par de meilleures conditions climatiques et une stabilisation des secteurs agricoles et touristiques, alors que l’industrie manufacturière reste sous pression.

À moyen terme, la croissance devrait osciller entre 1,6 et 1,7 % en 2026 et 2027. Toutefois, la Banque mondiale avertit que les incertitudes liées au commerce international et les contraintes de financement extérieur pourraient freiner la relance, à moins d’un engagement renforcé en faveur des réformes structurelles.

Une inflation en repli et un assouplissement monétaire

L’inflation poursuit sa tendance baissière, atteignant 5,6 % en avril 2025, son plus bas niveau depuis 2021. L’inflation des prix alimentaires reste toutefois élevée, à 7,3 %, en raison de tensions saisonnières sur l’offre. Cette accalmie a conduit la Banque centrale de Tunisie à réduire son taux directeur à 7,5 %, sa première baisse en plus de deux ans.

Allègement du déficit courant et défis commerciaux

Le déficit courant tunisien s’est contracté à 1,7 % du PIB en 2024, grâce à une amélioration des termes de l’échange et à la robustesse du secteur touristique. En revanche, le début de l’année 2025 a été marqué par une hausse des importations énergétiques et une baisse des exportations, ce qui a contribué à creuser le déficit commercial, compliquant l’équilibre de la balance des paiements.

Côté finances publiques, le déficit budgétaire a été ramené à 5,8 % du PIB en 2024, grâce à un meilleur contrôle des dépenses et à la stabilité des subventions.

Connectivité portuaire : un levier pour la croissance

Le rapport consacre un chapitre spécial à la connectivité commerciale, en mettant l’accent sur le potentiel stratégique du système portuaire tunisien. Selon la Banque mondiale, une amélioration des infrastructures et des performances logistiques pourrait permettre un gain de 4 à 5 % du PIB sur les prochaines années. Des estimations plus ciblées suggèrent que :

-Une modernisation des infrastructures portuaires permettrait des gains de 2,6 à 3,5 % du PIB.

-Une réforme des systèmes douaniers et logistiques apporterait 1 % supplémentaire.

À long terme, la Tunisie pourrait se positionner en tant que hub régional de transbordement, générant des gains économiques estimés entre 11 et 14 % du PIB, à condition d’allier investissements en infrastructures, révision des tarifs portuaires, numérisation et meilleure interconnexion ferroviaire.

« La Tunisie continue de faire preuve de résilience dans un contexte mondial et national complexe. Une meilleure connectivité, notamment grâce à une logistique portuaire améliorée, peut être un puissant moteur de création d’emplois et de croissance économique », souligne Alexandre Arrobbio, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Tunisie.

Gnetnews avec communiqué