Tunisie : Une réponse argumentée de Salem Labiadh à Sadok Belaïd qui veut supprimer toute référence à l’Islam dans la constitution

08-06-2022
Salem Labiadh

L’académicien et député de l’Assemblée dissoute, Salem Labiadh, affirme qu’ »il n’y a pas une seule constitution dans le monde qui ne fait pas mention de l’identité du peuple, ses principales composantes, et son rôle dans la constitution de sa personnalité, sa culture et sa civilisation intégrale ».

Réagissant aux propos tenus par Sadok Belaïd, dans une interview accordée à l’AFP, où « il a exclu toute référence à l’Islam dans la nouvelle constitution, en vue de combattre les partis d’inspiration islamiste dont Ennahdha », Labiadh estime, dans un post paru hier sur sa page officielle Facebook, que « Belaïd connait, sans doute, la différence substantielle entre l’Islam, et l’Islam politique, avec ses partis, ses courants et ses organisations takfiries , et leur identité meurtrière, et pourtant il s’obstine à supprimer l’article Premier de la constitution tunisienne de 1959 et de 2014 ».

« L’étrange est qu’un homme qui a passé sa vie dans la recherche, l’enseignement, l’écriture et l’édition ne s’est pas défait des hantises idéologiques primaires, dans lesquelles, il était élevé dans son adolescence politique », déplore l’universitaire.

« L’Islam est arrivé en Tunisie depuis 15 siècles, il n’est pas ancré dans les petites cellules de la société uniquement, mais habite la personnalité de base du Tunisien, à l’instar de l’Islam en Palestine, et en Egypte, dans la mesure où l’on ne peut faire la différence dans le comportement des gens entre le musulman et le chrétien, étant entendu que l’Islam s’est transformé en constituant civilisationnel inclusif », écrit-il.

« Belaïd considère qu’il va effacer d’un trait de plume, l’article premier de la constitution tunisienne, qui a tranché la question de l’identité, d’une manière rationnelle et remarquable, ayant fait l’objet de l’unanimité des constituants (fondateurs) avec leurs deux générations, ainsi que de l’approbation des élites et de l’ensemble des Tunisiens, tout au long de 63 ans » (…).

« Mais ses croyances sont de simples fantasmes, que d’autres avant lui ont entretenus ; ils sont partis, et avec eux toutes les organisations de l’Islam politique et ses enfantements…Il partira, lui aussi, au nom de l’alternance, pour que l’Islam reste la religion de l’Etat en Tunisie », souligne Salem Labiadh.

Et de poursuivre : « L’opposition de Belaïd à l’introduction de l’Islam dans la constitution promise, sera suivie par le refus d’inscrire la langue arabe, la criminalisation de la normalisation, la défense de la cause palestinienne, et le soutien des mouvements de libération dans le monde…la constitution de Belaïd deviendra ainsi un texte sans âme, sans signification, ni identité (…) ».

« L’identité est le signe de la bataille (des Tunisiens) contre la colonisation, c’est leur fierté qu’ils héritent, comme tous les peuples et toutes les nations, génération après génération », conclut-il.

Gnetnews

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Anonyme

Vous m’étonnez, très cher Monsieur Labiedh en affirmant que les constitutions qui existent ont mis en exergue la Religion et la Langue : Faux !
D’autre part, est ce que la Tunisie, mon très cher pays, n’a comme identité que l’Islam et que doit – on faire de nos concitoyeuns juifs, Chrétiens catholiques comme protestants, de nos athés etc…
Monsieur, sortons des sillons qui peuvent nous entrainer vers l’inconnu et soyons clairs et distinguons la politique des releligions.
Avec tous mon respect, je tenais à vous faire part de quelqu’un qui a passé et passe 3/4 de sa vie dans un pays chrétien.