UFTAM : C’est parti pour l’université franco-tunisienne, et son diplôme européen

04-10-2019

L’Université Franco-Tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée a ouvert ses portes aux étudiants le 1er octobre dernier. A cette occasion, la ministre française de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a fait le déplacement en Tunisie afin d’inaugurer cet établissement en compagnie de son homologue tunisien, Slim Khalbous. L’occasion de présenter les filières et diplômes de cet établissement unique en son genre en Afrique.

L’UFTAM est un projet ambitieux qu’ont souhaité feu Béji Caïd Essebsi et Emmanuel Macron, lors de sa visite en janvier 2018. En un peu plus d’un an, l’université a vu le jour. Installée temporairement sur le campus de la Tunis Buisness School à Bir El Kassaa en banlieue de Tunis, elle offre plusieurs masters :

 –M1 « Gestion de l’environnement et métiers de l’eau »
– M2 « Expertises économiques des politiques et projets de développement »
– M2 « Sciences des données et nouveaux métiers du numérique »
– M2 « Formation des formateurs en génie informatique, traitement du signal, automatique, énergie, électronique et télécom »
– Certificat « Ingénierie de projets euro-méditerranéens »
– Certificat « Soft skills, entreprenariat et créativité

L’UFTAM a vocation à proposer des métiers qui sont en rapport avec le marché du travail africain. « Notre ambition n’est pas de former des étudiants pour qu’ils aillent ensuite travailler en Europe », insiste Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Cette idée est née d’une collaboration entre trois universités tunisiennes (Tunis-Manar, Tunis et Carthage) et quatre universités françaises (Paris Dauphine, la Sorbonne, Marseille et Nice Sophia Antipolis).

A noter que pour cette rentrée inaugurale, l’UFTAM n’offre que des Masters et des certifications. Ainsi seule une centaine d’élèves se sont inscrits cette année. Slim Khalbous explique « que cette année est une année de test », avant d’ajouter qu’à la rentrée 2020, d’autres filières verront le jour notamment niveau licences ».

Cette établissement vise les étudiants tunisiens mais aussi ceux venus d’Afrique sub-saharienne. Depuis quelques années, la Tunisie attire en effet de nombreux étudiants venus d’Afrique… c’est pour eux, une porte d’entrée pour poursuivre d’autres études en Europe. « Pour l’instant, les étudiants africains représentent 75% des inscrits contre 25% pour les Tunisiens », affirme Frédérique Vidal.

L’atout majeur de cette école, c’est qu’elle permet, à sa sortie, d’acquérir un diplôme européen. C’est-à-dire un diplôme valable, sans équivalence, dans tous les pays européens. « C’est une manière aussi de lutter contre la fuite des cerveaux », nous dit Slim Khalbous.

Autre spécificité de cette université, la formation dite « pluridisciplinaire » et tournée vers le monde de l’entreprise. Le ministre de l’enseignement supérieur affirme que « dans le monde d’aujourd’hui, les étudiants doivent se familiariser avec le monde de l’entreprise alors qu’ils sont encore à l’école ». Ainsi, l’UFTAM compte sur l’encadrement de nombreux chefs d’entreprises via des stages d’immersion et des cours pratiques. Il a, par ailleurs, ajouté que désormais « la formation par alternance a été légalement et juridiquement encadrée », ce qui permettra de proposer ce genre de cursus école/entreprise aux étudiants qui le souhaitent.

Cette formation prestigieuse a un coût…9000dt/an. Un prix qui est bien supérieur à celui pratiqué dans le public classique. En effet, malgré le fait que l’UFTAM se prétend être une université entièrement publique, les frais d’inscription ressemble à peu de chose près, à ceux du privé. « Cette université est aussi née d’un partenariat public/privé. Pour l’instant, nous avons le statut d’association, le temps pour nous de trouver le cadre juridique qui convient le mieux », affirme Frédérique Vidal. Elle ajoute « que ce coût reste bien inférieur à celui que pourrait dépenser un étudiant tunisien qui souhaiterait venir étudier en France ».

Slim Khalbous insiste, de son côté, sur le fait que « les frais d’inscription ne sont pas un frein pour l’étudiant qui veut bénéficier d’un cursus de qualité ». De plus, toujours selon le ministre « Une bourse au mérite a été mise en place afin d’offrir à tout le monde de pouvoir intégrer l’UFTAM.

Enseigner autrement ! En effet, l’UFTAM veut s’inscrire dans une logique de nouveauté. Ainsi, les cours seront dispensés par des professeurs tunisiens venus des trois universités qui collaborent, mais aussi des professeurs français, venus aussi des trois établissements français cités plus haut. « Ils seront rémunérés par leurs universités respectives », insiste la ministre française.
 
L’UFTAM fait désormais partie des 800 universités francophones implantées à travers le monde. Elle aspire à former les cadres de l’Afrique de demain et à devenir une référence universitaire francophone dans le continent. En attendant, les inscriptions pour cette année restent ouvertes jusqu’au 15 octobre.

Wissal Ayadi