Tunisie : Tous dans la rue , pour célébrer « l’anniversaire de la révolution et la fin de la dictature »

14-01-2022

Une manifestation populaire est prévue ce vendredi 14 janvier, à l’Avenue Habib Bourguiba au centre ville de Tunis, pour célébrer la fête de la révolution tunisienne, bien qu’un décret présidentiel ait changé la date de la célébration de la révolution au 17 décembre, date du déclenchement du soulèvement populaire.

A cet effet, le représentant de l’initiative « Citoyens contre le coup d’Etat « , Jawhar Ben Mbarek, a déclaré lors d’un point de presse tenu jeudi 13 janvier 2022, que les mesures préventives du Comité scientifique sont  politiques, considérant que l’interdiction des manifestations a été décidée un jour avant que les forces de l’opposition n’appellent à manifester dans les rues. « C’est la plus grande preuve de la politisation du comité », précise-t-il.

Ben Mbarek a aussi souligné que le mouvement « Citoyens contre le coup d’Etat » confirme l’appel aux Tunisiens à se rendre à l’avenue Habib Bourguiba au centre-ville de Tunis, ce vendredi 14 janvier 2022, pour commémorer la révolution et dénoncer le « coup d’Etat » et les mesures exceptionnelles mises en place le 25 juillet, appelant chacun à respecter les protocoles sanitaires lors des manifestations.

Il a aussi souligné que la date d’anniversaire de la révolution a été précisée dans le préambule de la constitution, qui stipule que la révolution avait eu lieu entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011.

Pour l’initiative, le 14 janvier marque non seulement la date de la fête de la révolution, mais aussi la fin de la dictature », a-t-il noté.

Un gouvernement « spectateur »

Jawher Ben Mbarek a également critiqué la manière dont le président de la République a géré la crise sanitaire actuelle, déclarant que « la gestion de la crise par Saïed était pire que celle de Mechichi ». Selon lui, le gouvernement a continué à jouer le rôle de spectateur, alors que le nombre des cas positifs au virus à grimpé rapidement, face à l’indifférence de l’Etat. « Le peuple dénoncera à cette occasion, l’échec économique et social du président de la république également », a-t-il martelé.

Par ailleurs, il a rappelé que cette initiative démocratique lutte contre les méthodes de Saïed pour suivre en justice ceux qui s’opposent à lui, affirmant que l’assignation à résidence de l’ancien ministre de la justice Nourreddine Bhiri a eu lieu suite à son enlèvement de son domicile, ce qui est un crime selon la constitution.  Ainsi que toutes les nominations et désignations dans les postes clé de l’Etat effectuées par la présidence de la république, ne servent que les intérêts de Saïed, qui vise à resserrer son emprise sur le pouvoir.

« Il est en train d’achever sa démarche du coup d’Etat, qui a débuté par une mainmise sur les pouvoirs exécutif, législatif et constituant », a dénoncé le porte-parole.

Ben Mbarek a évoqué aussi l’absence de la chaine nationale Al Watania, pour couvrir la grève de la faim menées par les membres du collectif. D’après lui, le prochain pas de Saïed serait de contrôler les médias publics, à commencer par les chaines de télévisions et radios nationales.

 « Le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), doit intervenir pour faire valoir le droit de couvrir toutes les évènements, quelles que soient leurs tendances politiques. La liberté d’expression est une ligne rouge. Il s’agit d’un acquis de la révolution », a-t-il averti.

Rappelons que, les membres de l’initiative Citoyens contre le coup d’Etat ont suspendu leur grève de la faim entamée le 23 décembre écoulé, a annoncé jeudi leur porte-parole Ezzeddine Hazgui.

Il a expliqué, dans une déclaration que cette grève qui vise à  » défendre les libertés, la démocratie et la Constitution « ,  a donné naissance à une feuille de route visant à dépasser le ” coup d’Etat ” et préparer le terrain à une nouvelle initiative politique. Des réunions politiques se sont tenues en vue de la formation d’un “Front national démocratique uni de lutte contre le coup d’Etat.

Il a affirmé que cette grève a commencé par des revendications des droits humains s’est élargie à des revendications politiques.  » Plusieurs personnalités politiques se sont jointes à l’initiative pour s’opposer au processus du 25 juillet et aller vers le rassemblement autour d’un front politique », a-t-il dit.

Emna Bhira