Ben Alaya alerte sur la dangerosité de l’épidémie du Covid-19 en Tunisie
La directrice de l’observatoire des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya, a déploré hier soir, sur la chaîne el-hiwar, une accélération des cas de contamination par le Coronavirus, signe que l’isolement et le confinement total ne sont pas respectés.
L’épidémiologiste a alerté contre « une transmission intrafamiliale intensive, ainsi que contre des chaînes de transmission d’une région à une autre« , citant l’exemple d’un cas primaire qui a contaminé 40 personnes.
La préventologue a évoqué « une chaîne de transmission à Kébili, une autre chaîne entre Tataouine et Ben Arous, une autre entre Tunis, l’Ariana et Ben Arous », c’est-à -dire que la même personne se déplace et contamine plusieurs personnes, a fortiori que la contagion par ce virus est très rapide.
Ben Alaya a estimé que « le pays aura à affronter une période difficile, si on ne respecte pas la distanciation sociale, le confinement et les règles d’hygiène et de prévention ».
Elle a appelé « à respecter la distanciation sociale partout pendant les fêtes, la distribution des aides, ainsi que dans les grandes surfaces et les moyens de transport », estimant que « les conséquences des mariages qui ont été célébrés la dernière période et des rassemblements devant les bureaux de poste notamment, vont apparaître cette semaine et la semaine d’après, à travers l’évolution de la situation épidémiologique et le nombre de nouveaux cas ».
Ben Alaya a reconnu des « défaillances » la semaine dernière en matière de dépistage dans la mesure où « les efforts ont été dispersés », appelant « à faire des dépistages ciblés de ceux qui ont des symptômes (fièvre, asthénie céphalées, et gêne respiratoire), et des personnes contact ».
Elle a par ailleurs recommandé une prise en charge dans des centres dédiés des cas infectés, annonçant que des dépistages actifs intensifs seront effectués les prochains jours.
La directrice de l’ONMNE a insisté sur la dangerosité de ce virus, signalant que des sujets jeunes de 28 ans, 38 ans, et 42 ans qui n’ont pas de comorbidité ont succombé au covid-19, et le monde entier est impuissant face à ce virus. Selon ses dires, « cette période est la plus difficile dans l’histoire contemporaine de la Tunisie ». « Nous n’avons d’autres solutions que la distanciation, le confinement, et la prévention, sinon on pourrait se retrouver dans une situation où les morts seront plus nombreux que les vivants, » a-t-elle mis en garde.
Gnetnews