« Certains pensent que c’est moi qui ai formé le gouvernement » (Ben Jaafar)

04-03-2020

Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, a déclaré ce mercredi 04 Mars, que le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh a formé lui-même son gouvernement, et « a choisi les personnes avec qui travailler. »

« Certains pensent que c’est moi qui ai formé le gouvernement », -t-il lancé, mais ce ne sont que « des rumeurs ».

Intervenu ce mercredi sur Radio Jeunes, il a affirmé que « le chef du gouvernement a une personnalité forte, et n’est pas celui à qui on peut imposer quoi que ce soit ». « Fakhfakh porte une vision et un programme clair et est animé d’une volonté politique constante », a-t-il dit, l’assurant de sa totale confiance.

Le fondateur et ex-Secrétaire Général d’Ettakatol a déploré que « les partis qui aient la fibre sociale soient peu représentés dans l’Assemblée actuelle, à peu près 40 à 50 députés, sur un total de 217 ».

Il a souhaité que ces partis parviennent un jour à laisser de côté leur égo, pour former un « front social », étant donné que les préoccupations des citoyens sont éminemment socioéconomiques.

Ben Jaâfar a reconnu qu’il n’était pas d’accord sur l’élargissement de la ceinture politique du gouvernement à l’infini. « Plus on élargit le cordon politique du gouvernement, plus on est obligé de s’accorder sur un minimum commun. Or, un gouvernement de cette nature ne pourrait avancer, réformer et avoir une vision et un programme clair », a-t-il estimé.

Le président de l’ANC a rappelé l’expérience d’Habib Essid qui avait obtenu la confiance de l’Assemblée à 164 voix, et qui lui a été retirée avec seuls 3 votes en sa faveur. « L’élargissement est donc artificiel et ne traduit pas une stratégie et un plan ».

MBJ a souhaité qu’ »il n’y ait pas de contradictions au sein du gouvernement autour de l’enseignement, de la santé, du transport, de la révision du modèle de développement », soulignant la nécessité pour Fakhfakh, « de former une certaine harmonie de son équipe gouvernementale ».

« La tragédie de la Tunisie est la focalisation sur l’identité, aux dépens des affaires nationales et des questions économiques et sociales », a-t-il regretté, appelant à mettre un terme au débat identitaire qui, malgré son importance, a été tranché par la constitution.

Mustapha Ben Jaâfar a appelé à « la moralisation de la vie politique » et à « une réconciliation nationale », à laquelle le nouveau locataire de la Kasbah avait appelé de ses vœux il y a tout juste une semaine, lors de la plénière de vote de confiance à l’Assemblée, le mercredi 26 février.

Gnetnews