« C’est l’Union européenne qui a tenu à conclure un accord avec la Tunisie », certains députés européens sont « suspects » (Ammar)
Le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a déclaré que la Tunisie avait demandé, à la partie européenne, le 16 juillet dernier, date de la signature du mémorandum d’entente, « un nouveau climat, positif et constructif, différent de celui qui avait prévalu, par le passé ».
Dans une interview accordée à la chaîne « la Russie Aujourd’hui », en marge de sa visite à Moscou, le ministre a indiqué que les relations entre les deux parties devaient procéder d’un un intérêt mutuel, et « non l’intérêt d’un partenaire au détriment de l’autre ».
Il a ajouté que « c’étaient les Européens qui avaient tenu à ce que cet accord ait lieu, il étaient convaincus que la vision devrait changer pour un partenariat dans l’intérêt des deux parties ».
« Nous allons voir la prochaine période comment cet accord allait être traduit dans les faits », a-t-il souligné, considérant que « la relation tuniso-européenne devra être globale et non pas focalisée sur un seul aspect, si elle venait à reposer sur la seule migration, ce serait un partenariat bancal dans lequel on ne s’inscrirait pas », a-t-il souligné en substance.
A noter que l’Union Européenne envisagerait la mise en place d’une zone de recherche et de sauvetage (SAR) dans les eaux tunisiennes, et le président français, Emmanuel Macron, a affirmé, récemment, le souhait de l’UE d’envoyer des experts et du matériel sur les côtes tunisiennes pour démanteler les réseaux de passeurs.
En réponse à une question sur des éventuelles pressions exercées sur la Tunisie par le FMI, ou par l’UE, le ministre a rétorqué que « la Tunisie n’accepte pas et ne cède pas aux pressions, et ne tolère aucune ingérence, a fortiori qu’elle ne s’est jamais immiscée dans les affaires d’un autre pays ».
S’agissant de l’annulation par la Tunisie de la visite de députés de la commission des Affaires étrangères du parlement européen, Nabil Ammar a pointé « des comportements étranges d’un nombre limité de députés européens, qui décident sans concertation préalable, de se rendre en Tunisie, et sans que la date et le thème de la visite ne soient définis de commun accord ».
Il a qualifié chacun de ces députés de « suspect », « la Tunisie émet des réserves à leur sujet, d’autant qu’ils n’ont pas demandé de voir le ministre des Affaires étrangères, alors qu’ils sont membres de la commission des AE ». Il a dit « connaitre ces députés, et connaitre leurs finalités qui ne sont pas constructives ».
Le ministre a accusé ces députés « d’avoir voulu faire le buzz et créer un problème », qualifiant « d’inacceptable et inconvenant le fait qu’ils aient rendu publique la correspondance officielle du ministère des Affaires étrangères, moins de 24 heures après qu’elle leur ait parvenue ».
Ce faisant, le ministre a souligné que « la Tunisie est  historiquement liée avec la Russie par des relations amicales qu’il faudrait raffermir et poursuivre ». « Nous souhaitons développer les relations avec la Russie dans tous les domaines ».
Nabil Ammar avait eu, à Moscou, une séance de travail avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, autour de « la consolidation de la coopération bilatérale, sans ingérence dans les affaires intérieures ». Les deux ministres avaient tenu une conférence de presse conjointe au terme de ces discussions.
Gnetnews