Chahed revient sur l’élargissement de la coalition, l’affaire Mabrouk et les démissions de Tahya Tounes

Le président de Tahya Tounes, Youssef Chahed, a déclaré qu’il y a une possibilité d’élargir l’actuelle coalition gouvernementale, mais cette question « ne devra pas être une raison pour arrêter le pays, et une condition pour la poursuite de l’action du gouvernement ».

Intervenu hier soir, jeudi 18 juin, sur el-Wataniya 1 ; l’ex-chef du gouvernement a appelé à assurer « un peu de stabilité au gouvernement. »

« Cela fait trois mois que le gouvernement a commencé le travail et est aux prises avec des difficultés, il faut lui donner une année à une année et demi », a-t-il préconisé.

Chahed a reconnu que « la coalition gouvernementale n’est pas naturelle et rassemble deux partis qui étaient au pouvoir, Ennahdha et Tahya Tounes, et deux partis qui étaient dans l’opposition, Echaâb et Attayar », appelant le chef du gouvernement à créer des mécanismes pour développer les rapports au sein de ses composantes. Les partis de la coalition ne peuvent continuer à être en désaccord et à s’attaquer mutuellement, a-t-il dit en substance.

Marouane Mabrouk : un dossier complexe

Au sujet de la levée du gel sur les avoirs de l‘homme d’affaires, Marouane Mabrouk, il a considéré que ce dossier est complexe et date de dix ans. « Ce dossier compte des milliers de pages, on ne peut pas prendre en compte qu’une seule page, pour faire le buzz », a-t-il indiqué.

Il a insisté que les droits de l’Etat tunisien ont été préservés dans ce dossier. « Je prends au défi quiconque qui montre qu’on a renoncé ne serait-ce qu’à une once du droit de la Tunisie », a-t-il affirmé, ajoutant que « Marouane Mabrouk n’a pas besoin de nous pour le défendre ».

Il a dit ignorer les raisons et les circonstances de l’absence du chargé du contentieux de l’Etat au CMR, au cours duquel la décision de levée du gel a été prise, signalant qu’il y a eu cinq ou six conseils ministériels dans cette affaire.

Youssef Chahed a expliqué que la gestion des biens confisqués revient à el-Karama Holding, « la présidence du gouvernement n’intervient qu’à la fin pour contresigner le PV final ».

Il a encore souligné que le gel des avoirs de 49 personnes a été prise en 2011 suite à une décision administrative, et la levée du gel pourrait intervenir par une décision analogue.

Critique et évaluation

Au sujet des derniers départs de Tahya Tounes, il a affirmé que les divergences au sein du mouvement sont chose naturelle, signalant qu’il aurait préféré que de telles démissions n’aient pas eu lieu.

Tahya Tounes est un mouvement récent, il est né dans une circonstance exceptionnelle et est entré directement dans la course électorale. Le mouvement n’avait pas le temps de se structurer et de déterminer son positionnement politique clair, a-t-il souligné.

Il a ajouté que son mouvement était aujourd’hui dans « une étape de critique, d’évaluation et de révision, car des erreurs se sont produites mais ce processus devra être mené dans le calme ».

« Tous les blocs parlementaires connaissent des démissions, et cela est chose naturelle », a-t-il estimé.

Gnetnews