Tunisie : Rebond pandémique, un été sous haute surveillance : exemple de Béjà

21-06-2022

Le taux des tests positifs au coronavirus, est passé de 4% en mai à plus de 21% en l’espace d’un mois en Tunisie. Ce mardi 21 juin le ministère de la santé a annoncé que 2277 nouveaux cas testés positifs au coronavirus et 14 décès ont été enregistrés pendant la semaine du 13 au 19 juin 2022. Ces chiffres qui ne cessent de grimper, montrent que le rebond se confirme jour après jour.

Le risque de faire face à une nouvelle vague pandémique n’est pas écarté.

En effet, les spécialistes attestent que le coronavirus infecte désormais plus facilement les personnes immunisées, une immunité en légère baisse puisque les vaccins et les infections commencent à dater de plusieurs mois. Les autorités tunisiennes affirment rester donc vigilantes. Rien ne dit pour l’instant, si nous allons vers une nouvelle vague ou un bref pic de contaminations. Ce qui est sûr, c’est qu’une hausse de cas risque d’augmenter les hospitalisations et pour ça les personnes âgées ou immunodéprimées sont les plus à risque.

Le comité scientifique de lutte contre le coronavirus appelle donc à relancer la campagne de la 3ème et la 4ème dose pour les plus fragiles, d’autant que l’été est une période qui favorise les rassemblements nocturnes, les fêtes, les réunions familiales…Et qu’en termes de mesures de prévention, il y a un relâchement manifeste…

C’est ce qu’a souligné aussi Henda Dhaouafi, directrice de l’hôpital de circonstances au gouvernorat de Béja, classé par la direction régionale de la santé comme étant à « un niveau d’alerte élevé », avec au total 171 cas positifs et un taux de prévalence supérieur à 55,60 pour 100 mille habitants, et ce pour la première fois depuis plus de 03 mois.

Béja : Retour en force de la pandémie du covid-19  

Dans un entretien accordé à Gnetnews, la directrice de l’hôpital a révélé que la hausse exponentielle du taux des tests positifs au coronavirus, a débuté juste après le mois de Ramadan.

« Les familles qui se réunissaient lors de la rupture du jeûne, les virées dans les marchés et les soirées ramadanesques au café ont contribué à l’accélération des contaminations. S’y ajoute l’absence totale des gestes barrières, le port du masque ou encore de la distanciation sociale. Pour la plupart, la pandémie est derrière nous. Alors que le risque de rattraper le virus même en étant vacciné est encore existant », explique-t-elle.

D’après Henda Dhouafi, 21 personnes ont été hospitalisées à l’hôpital de campagne de Béja, plus un cas suspect dans les urgences, en moins de 2 semaines.

  « La majorité sont des séniors et  des malades chroniques. Mais il existe aussi des moins jeunes de 45 ans qui sont infectés. Ils sont, pour la plupart, des habitants de la délégation de Amdoune, non vaccinés ou qui n’ont pas achevé leur schéma vaccinal. D’autres sont issus des délégations de Tboursouk et de Mjez El Beb, des régions touchées par un rebond remarquable des contaminations ».

Le retour des Tunisiens résidents à leurs villes d’origine comme Béja, plus la fréquentation des maisons d’hôte de la région, le surpeuplement des endroits publics et fermés, et les administrations, ont fait que le virus s’est proliféré, a révélé la directrice de l’hôpital.

« Le retour au protocole sanitaire au sein de l’établissement, suspendu ces derniers mois vu la régression des cas, doit être, de ce fait, obligatoire. Les autorités sont aussi appelées à relancer la campagne de vaccination des 3ème et 4ème dose pour renforcer l’immunité communautaire. Les restrictions sanitaires pour limiter les rassemblements lors des mariages et les groupements lors des festivités, doivent être également réactivées. Il faut aussi réimposer le port du masque, l’aération et appeler à une meilleure hygiène, et l’utilisation du gel hydroalcoolique. La vigilance devra être de mise cet été, pour éviter une éventuelle réapparition d’un pic pandémique », a-t-elle averti.

Par ailleurs au niveau de l’hôpital régional de Béja, Dr.Samia Ben Hammouda infectiologue, nous a confirmé dans un entretien téléphonique que les 40 cas admis dernièrement dans cet établissement sont légers et mineurs. Et ces contaminations sont repérées chez les non vaccinées également. En revanche le taux de positivité demeure élevé, il se situe à 45.16%.

E.B