Désarmée face à l’épidémie, la Tunisie se tourne vers la Russie et son vaccin Spoutnik V
2021 n’apporte pas la détente espérée. Le covid-19 joue encore de mauvais tours au monde entier, avec une propagation accrue, que l’apparition de nouveaux variants en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud, et plus récemment au Japon rend encore plus redoutable. Avec un rebond quasi-planétaire du bilan des contaminations et des décès des suites du virus, les pays entrent dans une espèce de compétition, pour d’abord se procurer un vaccin efficace ; et ensuite, organiser une campagne de vaccination touchant le plus grand nombre, afin d’immuniser la population et de juguler la dissémination de cet ennemi invisible.
La Tunisie à la traîne
A l’heure de l’accélération de la vaccination à travers les différents coins du monde, la Tunisie demeure, totalement, à la traîne. L’échéance initialement prévue, celle de l’arrivée du vaccin en avril, est tardive, et rend le pays encore désarmé, face à un virus qui connait une circulation exponentielle à travers les différentes régions, et qui risque de mettre à mal notre système de santé, déjà au bord de la saturation.
Les autorités tunisiennes qui avaient présenté l’obtention du vaccin après les autres, comme étant un choix sage, et précautionneux, auront manqué de vision et planification. Elles semblent actuellement s’en mordre les mains, en constatant que le vaccin connait plutôt un succès, que les pays développés lui accordent un intérêt absolu, et que les inquiétudes à son sujet se dissipent peu à peu, étant donné que les effets indésirables que l’on craignait, se sont révélés minimes, voire inexistants.
Mieux vaut tard que jamais, la Tunisie essaie de se frayer un chemin sur le marché des vaccins, soumis à une forte tension, avec une demande largement supérieure à l’offre, nonobstant l’effort considérable déployé par les laboratoires pharmaceutiques, tant internationaux que locaux (à l’échelle des pays). Ceux-ci ont réussi à mettre au point un vaccin à taux d’efficacité certes variable mais important, en un laps de temps court, au point que la petite injection soit devenue un signe de puissance des nations.
Rencontre Faouzi Mehdi/Â Sergey Nikolaev
Au terme de sa réunion, vendredi dernier, avec le comité scientifique, le président Kaïs Saïed avait chargé le ministre des Affaires étrangères de mener des contacts avec ses homologues des pays ayant mis au point un vaccin efficace, afin de pouvoir s’en procurer, étant donné que la situation épidémiologique ne pourrait attendre les 2 millions de doses déjà réservées, et dont l’acheminement vers la Tunisie est prévu en avril prochain.
Selon la TAP, la Tunisie cherche à conclure un nouvel accord avec un laboratoire international pour l’importation du vaccin au mois de février prochain, face au retard de l’arrivée du vaccin du laboratoire américano-allemand, Pfizer – BionTech, au 3ème trimestre de cette année, outre le fait qu’aucune date n’a été fixée, pour l’obtention des vaccins dans le cadre de l’initiative Covax, lancée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Une réunion aura lieu ce mardi entre le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, et l’ambassadeur de Russie à Tunis, Sergey Nikolaev, afin d’examiner la possibilité d’importer le vaccin russe Spoutnik V, homologué par le ministère de la Santé russe depuis l’été dernier.
L’Algérie qui avait, auparavant, annoncé avoir opté pour le vaccin russe, s’en fera livrer incessamment le premier lot, avant de lancer une campagne de vaccination d’envergure, où le pays compte inoculer cette injection à 80 % de la population, afin de parvenir à une immunité de groupe, comme l’affirment les autorités scientifiques algériennes.
Gnetnews