Escalade dangereuse entre le Hezbollah et Israël, la FINUL appelle à un cessez-le-feu « immédiat »

06-08-2021

AFP – Le Hezbollah libanais a tiré plus de 10 roquettes sur Israël vendredi, provoquant des tirs de représailles, une escalade majeure entre l’Etat hébreu et le mouvement chiite soutenu par l’Iran.

L’escalade a débuté après le tir d’une dizaine de roquettes, revendiqué par le Hezbollah, sur des territoires dans la région disputée du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967, au lendemain de frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban.

« En réponse aux raids aériens israéliens, la Résistance islamique a bombardé avec des dizaines de roquettes un territoire près des positions des forces d’occupation israéliennes dans la région des fermes de Chebaa », appellation libanaise de ce secteur, a déclaré le Hezbollah dans un communiqué.

Un correspondant de l’AFP dans le sud du Liban a déclaré avoir entendu plusieurs explosions et vu de la fumée s’élever de la zone contestée des fermes de Chebaa.

Peu de temps après la revendication faite par le Hezbollah, l’armée israélienne a déclaré avoir mené des frappes de représailles contre le Liban pour la deuxième journée consécutive.

« L’armée israélienne est en train de frapper les sources de lancement (des roquettes) au Liban », a indiqué un communiqué de l’armée.

Jeudi, l’aviation israélienne avait revendiqué ses premiers raids aériens depuis des années au Liban, affirmant avoir visé des sites de lancement de roquettes après des tirs depuis le sud du Liban vers le nord d’Israël, n’ayant pas été revendiqués.

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) a estimé vendredi que cette escalade était « très dangereuse » et appelé à un cessez-le-feu « immédiat ».

« C’est une situation très dangereuse, avec des actes d’escalade observés des deux côtés au cours des deux derniers jours », a averti la Finul dans un communiqué.

Le commandant de la mission onusienne, le général Stefano Del Col, a affirmé être en contact avec les parties concernées, les appelant à « cesser immédiatement le feu ».

L’aviation israélienne bombarde régulièrement des positions présumées du Hamas palestinien dans la bande de Gaza et mène aussi des frappes en Syrie voisine, où elle cible des positions de forces pro-iraniennes.

Mais ses dernières frappes aériennes connues au Liban remontent à 2014, avait confirmé jeudi à l’AFP l’armée israélienne.

Depuis la guerre en 2006 entre Israël et le Hezbollah, l’aviation israélienne n’a pas toutefois ciblé des bastions du Hezbollah dans le sud du Liban.

Une montée de tension entre les deux camps a eu lieu en 2019, lorsque le Hezbollah a pris pour cible un véhicule militaire israélien en représailles à deux attaques « israéliennes » le visant en Syrie et au Liban.

À l’époque, le parti chiite avait promis de répliquer à la mort de deux de ses membres lors d’un raid israélien près de Damas, accusant aussi Israël d’avoir lancé une attaque au drone dans la banlieue sud de Beyrouth, son principal bastion dans la capitale libanaise.

Les échanges de tirs à la frontière libano-israélienne coïncident avec une recrudescence des tensions entre l’Etat hébreu et l’Iran dans la foulée d’une attaque meurtrière contre un pétrolier géré par la société d’un milliardaire israélien, en mer d’Oman.