Gouvernement Fakhfakh : Un cabinet de 25 ministres et le vote de confiance semble être dans la poche !

24-01-2020

Globalement, les impressions des chefs des partis politiques étaient positives hier, à l’issue de leur rencontre avec le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, dans le cadre des concertations de formation du futur gouvernement.

Les partis ont tous exprimé leurs dispositions à appuyer le candidat du président au fauteuil de la Kasbah dans sa démarche, ce qui laisse augurer un large cordon politique autour de l’équipe encore en gestation.

Hier, jour du démarrage officiel des concertations, les principales figures du paysage politique ont défilé à Dar Edhiaffa à Carthage.

Les dirigeants du mouvement Ennahdha, du Courant démocrate, de la Coalition de la dignité, du mouvement Echaâb, de Tahya Tounes, de l’Union populaire républicaine, d’Afek Tounes, d’el-Badil Tounsi et de Nidaa Tounes…ont répondu présents à l’invitation de Fakhfakh. Le seul absent, pour ne pas avoir été invité, est Qalb Tounes, deuxième parti de la majorité parlementaire.

Pourtant, contrairement aux positions exprimées, lors de la défunte période de Jemli, cette fois-ci des voix pesantes sur la scène politique, ont appelé à ne pas exclure le parti de Nabil Karoui de la prochaine formation gouvernementale, à l’instar de Rached Ghannouchi et de Slim Azzabi ; alors que d’autres ne posent plus de veto à sa présence, comme Mohamed Abbou.

Dans sa déclaration à l’issue de la rencontre, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a fait état de la détermination de Fakhfakh à former un gouvernement restreint dans la limite de 25 ministres. « Le mouvement Ennahdha approuve cette démarche, même si cela requiert que les ministères soient recomposés, et que les secrétariats d’Etat soient, totalement ou partiellement, abandonnés », a-t-il souligné.

Ghannouchi a appelé à « un gouvernement émanant du paysage parlementaire, politique et de partis, et non un gouvernement de personnes ». Il a appelé à « un gouvernement d’unité nationale, ouvert sur tous, et n’excluant que celui qui s’exclue lui-même ».

Mohamed Abbou a affirmé l’engagement de son parti à appuyer le chef du gouvernement, et à lui accorder une certaine « souplesse » dans ses choix. « Attayar n’a pas l’intention d’exercer des pressions sur le successeur désigné de Youssef Chahed, comme le fait d’exiger la non-participation de parties données ou leur exclusion des concertations » (en allusion à Qalb Tounes, notamment).

Seïf Makhlouf a dit les dispositions de la Coalition de la dignité à appuyer le futur gouvernement, « à condition qu’il s’inscrive dans le processus révolutionnaire, et qu’il rompe avec le dispositif 2014-2019. »

Zouhaïr Maghzaoui a souligné que « le mouvement Echaâb était le premier à avoir appelé au gouvernement du président, c’est ce qui a été réalisé après la désignation par le chef d’Etat, de Fakhfakh ». L’important reste, à ses yeux, « le programme gouvernemental, devant reposer sur l’Etat démocratique et social, qui défend les entreprises publiques, la souveraineté nationale, la santé, l’enseignement… »

Le Secrétaire Général de Tahya Tounes, Slim Azzabi, a plaidé pour « un gouvernement d’unité nationale, avec le plus large cordon politique possible ».

Il a appelé « à n’exclure aucune partie politique du gouvernement, et à s’ouvrir sur l’ensemble des parties, ayant exprimé leur volonté de prendre part aux concertations ».

Elyes Fakhfakh présentera ce vendredi 24 janvier les résultats de ce premier round des concertations, ainsi que la philosophie générale présidant à la formation de son équipe, en termes d’architecture, d’effectif et de programmes. Le futur gouvernement semble bien parti pour obtenir la confiance de l’Assemblée à une large majorité, ce qui lui garantira une fois aux commandes, la stabilité requise, afin qu’il puisse réponde aux épineuses urgences économiques et sociales.

Gnetnews