Tunisie : Fakhfakh annonce un gouvernement restreint sur la base des valeurs de Saïed, sans Qalb Tounes et le PDL

25-01-2020

Elyes Fakhfakh a annoncé ce vendredi la formation d’un gouvernement restreint, ne dépassant pas 25 ministres, constitué de membres de l’intérieur et en dehors des partis. Il a affirmé lors d’une conférence de presse à Dar Edhiaffa à Carthage, « tirer sa légitimité de celle du président Kaïs Saied qui l’a désigné, et des 2,6 millions d’électeurs qui ont voté pour lui au second tour de la présidentielle ». Il a ajouté avoir choisi de former son gouvernement « sur la base de ces valeurs », sans Qalb Tounes et le parti destourien libre (PDL). « Le gouvernement sera formé sur la base d’un cordon politique, d’une plateforme et d’une base commune, le but n’est pas d’avoir la confiance au parlement, mais de lui assurer une stabilité pour qu’il puisse s’atteler à la réforme et au changement ».

Le chef du gouvernement a plaidé devant la presse pour « l’amorce d’une nouvelle étape, marquée par l’harmonie entre les deux têtes de l’exécutif, et le resserrement des rangs, en vue de répondre aux défis nationaux et régionaux, et aux attentes populaires ».

Fakhfakh a dit œuvrer « à élargir le cordon politique autour du gouvernement attendu, afin d’avoir une large confiance à l’Assemblée ». « Le parlement constitue le pouvoir originel qui traduit la volonté générale du peuple », a-t-il souligné, appelant à une symbiose entre les pouvoirs exécutif et législatif.

Il a remercié les organisations nationales ayant réagi positivement à sa désignation, « ce qui est de nature à élever l’espoir et la confiance et à asseoir les fondements solides pour un nouveau contrat politique et social ». Chose qui donnera lieu « à une stabilité politique, et à la mise en œuvre de la transition économique et sociale, longuement attendue ».

« La principale priorité à la prochaine période est de rétablir la confiance », a-t-il dit, relevant « une faible confiance des citoyens dans la classe politique et dans les institutions de l’Etat ».
 
« Ce gouvernement sera mis en place dans un climat de valeurs, de moralisation et de rationalisation de la vie politique, et en s’en tenant à la crédibilité, à la clarté et à la fermeté en matière d’application de la loi », a-t-il promis.

Oui à la bonne dette, halte à la mauvaise dette
Le successeur désigné de Youssef Chahed a dit vouloir inscrire son gouvernement dans l’esprit de la révolution, en vue d’engager un programme pour le changement et la réforme, qui sera mis en œuvre en concertation avec les partenaires.

Il a ajouté avoir entamé les concertations avec le cordon politique et les partis ayant voté pour les valeurs incarnées par Kaïs Saïed. « J’ai choisi de former la coalition sur la base des valeurs qui se sont exprimées au 2ème tour de la présidentielle », a-t-il martelé, se défendant d’être dans une démarche d’exclusion. « En toute démocratie, il y a une coalition qui gouverne et une opposition qui exerce des pressions », a-t-il souligné, appelant « à en finir avec les hérésies en Tunisie, et à être loyal au message envoyé par les près de 3 millions d’électeurs » qui ont voté pour l’actuel président de la république.

Le chef du gouvernement désigné qui a annoncé son intention d’évoquer son programme la semaine prochaine, une fois il l’aura soumis aux partis, a dit s’inscrire dans « le modèle de développement social, tout en œuvrant à la relance de l’économie, au retour des investissements et à la création des richesses ».

Il a annoncé avoir une rencontre cet après-midi avec le ministre des Finances et le gouverneur de la banque centrale de Tunisie pour examiner la situation financière de près et déterminer les priorités.

 Le changement du modèle de développement requiert quatre à cinq grandes réformes, qui seront décidées en harmonie avec les partis politiques, et annoncées la semaine prochaine, lors d’un point de presse consacré à la présentation du programme, a-t-il indiqué en substance, considérant « les réformes comme étant nécessaires pour les couches démunies, afin de renforcer les orientations sociales ».

Fakhfakh a appelé à mettre le holà à « la mauvaise dette », celle de la consommation et à opter pour « la bonne dette », celle de l’investissement et de la création des richesses.

La Rédaction