Kais Saied envisage la dissolution de l’Assemblée, si le gouvernement Fakhfakh est rejeté

18-02-2020

Le président de la république, Kais Saied, a affirmé hier, lundi 17 février, que « la Tunisie traverse une période critique », exprimant sa confiance quant à « la capacité de tous de surmonter la crise ».

Recevant hier soir, lundi 17 février, à Carthage, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, le chef de l’Etat a considéré que « le texte constitutionnel est clair ». « C’est l’article 89 qui devra être appliqué en matière de formation du gouvernement », a-t-il dit, appelant « à s’en tenir à la seule constitution et à éviter les interprétations et les Fatwas (avis juridiques) non innocentes, et qui plus est, ne reposent pas sur des fondements scientifiques ».

Le locataire de Carthage a mis en garde contre le fait « de transgresser la constitution, au nom de la constitution ».

Saied s’est arrêté au concept du gouvernement d’expédition des affaires courantes dans de nombreuses expériences comparées. Il a expliqué qu’ »aussitôt le nouveau parlement entre en fonction, le gouvernement en place devient celui d’expédition des affaires courantes, c’est-à-dire que ses prérogatives deviennent limitées, et se cantonnent au maintien de l’ordre public, à la gestion du service public, et à la mise en application des conventions conclues », etc.

« Le gouvernement devient ainsi non responsable, sur les plans politique et réglementaire, et partant, l’actuelle assemblée ne peut lui retirer la confiance », a-t-il rétorqué à ceux qui préconisent l’éventualité d’une motion de censure contre le gouvernement Chahed.

Kais Saied s’est voulu rassurant, affirmant que « l’Etat va se poursuive avec ses principaux services, que le parlement accorde la confiance au gouvernement attendu ou non ». « Le chef de l’Etat est le garant de la pérennité de l’Etat et de la suprématie de la constitution », a-t-il souligné.

« La constitution est la référence », a-t-il insisté, soulignant que « si le gouvernement (Fakhfakh) n’obtient pas la confiance, le parlement sera dissous, et on aura recours au peuple, celui qui détient la souveraineté, et qui l’accorde à qui il veut et la retire de qui il veut, c’est lui qui tranche », a-t-il assuré.

Saied a appelé les différentes parties « à assumer leur responsabilité dans cette étape historique décisive, pleine de défis ».

Gnetnews