La Tunisie déplore la hausse des produits alimentaires de base et critique les règles inéquitables de l’OMC (Rabhi)
La ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Fadhila Rabhi, a plaidé dimanche, pour la baisse des cours mondiaux des denrées alimentaires de première nécessité.
Intervenue, par visioconférence, à une réunion de coordination « d’une position arabe conjointe », dans le cadre de la tenue de la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), prévue à Genève (Suisse), du 30 novembre au 03 décembre 2021, la ministre a indiqué que « la hausse des prix des produits alimentaires de base requiert de parvenir rapidement à des solutions efficaces, à même de régler les déséquilibres en matière de convention agricole ».
Rabhi a appelé à mettre un terme aux pratiques de concurrence déloyale et inéquitable, entravant l’accès des produits agricoles des pays en voie de développement aux marchés mondiaux.
« Cette réunion intervient à l’heure où les conséquences sanitaires, sociales et économiques de la pandémie du Coronavirus vont grandissantes, d’une manière qui pourrait changer le monde et l’environnement économique international à court et à moyen terme », a-t-elle souligné.
Cet état de fait a impacté la croissance économique mondiale, le commerce international, a accentué les défis pour les pays arabes, et a contribué à creuser le hiatus entre les pays sous-développés et les pays avancés, a-t-elle analysé.
Le monde a connu, avec la dissémination de la pandémie, des situations de déséquilibres du marché, des pressions sur les chaînes d’approvisionnement mondial, un manque de production de certains produits de base et la hausse des prix, ce qui a augmenté les défis pour la sécurité alimentaire et les opportunités de croissance, a-t-elle déploré.
La ministre a appelé l’OMC à tenir compte dans sa réponse à la pandémie, « des mécanismes des politiques existants dans les pays en voie de développement, et ceux avancés, ayant donné lieu à une reprise inéquitable, dans la mesure où les pays avancés ont opté pour des politiques financières et monétaires, qui sont hors d’accès pour les pays en voie du développement. D’où la nécessité à ce que les décisions dans le cadre de la riposte à la pandémie prennent en considération, les niveaux de développement variables, les besoins et les circonstances dans ces pays ».
Non aux solutions clef en main
« Nos pays n’ont pas besoin de solutions clé en main, qui ne feront qu’approfondir la crise, mais devront avoir la possibilité d’opter pour des politiques appropriées et la souplesse, leur permettant de décider des moyens d’intervention immédiate, et de suivre le changement structurel requis en vue d’appuyer leur économies, dans le cadre de la crise actuelle et de celles à venir », a-t-elle indiqué.
Elle a souligné le besoin « de diversifier les sources de production, et d’en augmenter la cadence en vue de répondre la demande mondiale en termes de médicaments, de vaccins et d’instruments de diagnostic pour faire face à la pandémie du Coronavirus ».
La ministre du Commerce a affirmé « l’adhésion totale de la Tunisie aux négociations visant à opter pour un accord, au sujet des règles internationales en matière de consolidation de la pêche, en vue de garantir l’objectif 6.14 des ODD (objectifs de développement durable) ».
La Tunisie réitère, par ailleurs, « son soutien à l’ensemble des pays arabes tendant à adhérer à l’OMC, pour réaliser leurs objectifs de développement, et renforcer leur intégration économique et commerciale, sans leur demander de faire des concessions dépassant leurs moyens ». Rabhi a réclamé, également, « la reconnaissance de la langue arabe, en tant que l’une des langues officielles de l’OMC, comme c’est le cas des organisations des Nations-Unies ».
Gnetnews