La Tunisie mise sur les marchés émergents pour promouvoir ses exportations d’huile d’olive

19-03-2019

La Tunisie exporte 45% de sa production de l’huile d’olive à l’étranger notamment en Italie et en Espagne, qui représentent la plus grande part du marché d’exportation, a déclaré ce mardi 19 Mars, le chef de cabinet du ministre de l’agriculture, Boubakker Karray,

Lors d’un séminaire organisé ce mardi à Tunis sous l’égide du CCM (Conseil des chambres mixtes de Tunisie), en partenariat avec les chambres tuniso-italienne et tuniso-espagnole de Commerce et d’Industrie, Karray a appelé à une stratégie marketing orientée client, pour s’adapter aux marchés émergents de l’Inde et la Chine, qui sont très concurrentiels en matière de qualité.

L’enjeu dans le marché d’exportation ou même dans le marché intérieur de l’huile d’olive, c’est qu’ils ne sont pas encore saturés, d’ailleurs la consommation des huiles d’olive ne représente que 3% de la consommation mondiale des huiles alimentaires, a-t-il dit.

« Cette non-saturation nécessite une bonne lecture de ce marché, dont nous ne disposons pas de fines connaissances, pour y adapter notre offre du système productif, nos exploitations agricoles, le conditionnement, et les exportateurs et les commerçants de l’intérieur du pays ».

Boubakker Karray a expliqué qu’il existe deux défis pour l’exportation de l’huile d’olive : renforcer notre positionnement dans les marchés classiques notamment l’Italie et l’Espagne, et gagner plus de places dans le marché français, allemand, et le marché européen importateur. Le deuxième défi c’est de garantir un accès efficace grâce à des prix valorisants, surtout lorsqu’il s’agit des marchés émergents, des USA, l’Inde, le Japon, et la Russie…

Selon ses dires, la Tunisie est placée dernière mondialement en termes de productivité, soit 500 kg de l’huile d’olive par hectare, d’où sa recommandation d’accroitre la production et la productivité, surtout que la Tunisie dispose d’un million neuf cent mille hectares (1 900 000 hectares) dont le tiers est constitué de terres labourables.

La stabilisation représente une autre mesure à prendre en considération, et cela, grâce à l’introduction des cultures oléicoles irriguées, le changement des densités, et la révision des techniques de production.

Il s’en ajoute deux projets phares qui ont été réalisés dans ce secteur : l’implantation de 10 millions d’olivier, sur environ 100 000 hectares (l’état d’avancement de réalisation de ce projet a atteint 50%), et le deuxième projet financé par la banque mondiale, concerne la création de 200 000 hectares d’oliviers, et l’entretien de 5000 hectares.

L’huile d’olive tunisienne, deuxième en termes de qualité après l’Espagne
Le directeur exécutif du conseil oléicole international, Abdellatif Ghedira, a rappelé que l’IOC dont le siège est à Madrid (Espagne), est l’unique organisation internationale qui œuvre, dans le secteur de l’huile d’olive.

Fondé sous les auspices de l’ONU en 1959, l’IOC compte 44 pays membres, dont 17 pays de l’Union européenne, en plus de l’Albanie, Algérie, Argentine, Egypte, Georgia, Iran, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Monténégro, Maroc, Palestine, Tunisie, Turquie et l’Uruguay.

Ces pays membres représentent 94% de la production de l’huile d’olive globale, 72% de la consommation mondiale, et 96% du marché d’exportation.
D’après le directeur exécutif du IOC, la Tunisie vient deuxième après l’Espagne et avant l’Italie, selon le classement des laboratoires agrées en matières d’analyse physico-chimique.

Ghedira a rappelé que la Tunisie ne figure pas encore sur les listes des premiers importateurs de l’huile d’olive, signalant que les Etats Unis représentent 33% de ce marché, la Russie 2%, Mexique 2%, l’Australie 3%, la Chine 4%, le Canada 4%, le Japon 6%, le Brésil 8%, les 28 pays européens 19% et le reste des pays représente 18%.

La production de l’huile d’olive en Tunisie a marqué une évolution considérable cette année, en atteignant la 6ème position sur le marché importateur brésilien, malgré la baisse de la productivité de 25% voire 30% par rapport à l’année dernière, a-t-il encore souligné.

Emna Bhira