L’Algérie et le Maroc protestent contre la décision de la France de réduire les visas

30-09-2021

Agences – L’Algérie a décidé de convoquer, mercredi, l’ambassadeur de France en poste dans le pays afin de protester contre la décision de Paris de réduire fortement le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens notamment, annonce le ministère des Affaires étrangères algérien.

L’ambassadeur, François Gouyette, s’est vu notifier « une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France », a précisé le ministère dans un communiqué.

« Cette décision qui est intervenue sans consultation préalable avec la partie algérienne comporte l’anomalie rédhibitoire d’avoir fait l’objet d’un tapage médiatique générateur de confusion et d’ambiguïté quant à ses motivations et à son champ d’application », a estimé le ministère algérien. Il a en outre déploré un « acte malencontreux qui frappe de précarité et d’incertitude un domaine sensible de coopération » entre les deux pays.

Le Maroc avait, dans la foulée, déploré la décision de la France à l’égard des ressortissants du royaume, la qualifiant d' »injustifiée ». « Nous avons pris acte de cette décision, nous la considérons comme injustifiée », a déclaré le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse avec son homologue mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.

« Le Maroc a toujours géré la question migratoire et le flux des personnes avec une logique de responsabilité et d’équilibre entre la facilitation des déplacements des personnes (…) et la lutte contre la migration clandestine », a affirmé Nasser Bourita. « La décision (de la France) est souveraine. Le Maroc va l’étudier, mais les raisons qui la justifient nécessitent de la précision, un dialogue, car elles ne reflètent pas la réalité », a ajouté le ministre.

La France avait annoncé mardi la réduction du nombre de visas accordés aux ressortissants du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie en raison du « refus » de ces pays du Maghreb de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France.