L’Arabie Saoudite convoque l’ambassadeur du Liban à Ryadh, suite aux propos de Cordahi sur les Youthis

27-10-2021

L’orient – Le Jour – Le ministère saoudien des Affaires étrangères a convoqué mercredi l’ambassadeur du Liban à Riyad, Fawzi Kabbara, après des propos du ministre libanais de l’Information, Georges Cordahi, sur le Yémen, diffusés en début de semaine et qui ont été considérées comme une « atteinte » aux pays du Golfe.

Les autorités saoudiennes ont remis à M. Kabbara un document officiel de protestation, rapporte le journal libanais, l’Orient -Le Jour.

Dans un communiqué publié sur son compte Twitter, le ministère saoudien a indiqué que les déclarations de M. Cordahi « pourraient avoir des retombées négatives sur les rapports bilatéraux », et qu’elles « vont à l’encontre des plus simples usages politiques ». Ces propos « ne sont pas en harmonie avec les relations historiques et fraternelles entre les deux pays et leurs peuples », ajoute la même source.

Le ministère a déploré les propos du ministre de l’Information qui contiennent « des outrages à l’égard du royaume et des pays membres de la coalition (arabe, menée par Riyad au Yémen), et un favoritisme pour la milice terroriste houthie, qui menace la sécurité et la stabilité de la région ». Plus tôt dans la journée, la diplomatie koweïtienne avait convoqué le chargé d’affaires libanais au Koweït, Hadi Hachem, lui remettant une « protestation formelle.

Lors de l’émission « Parlement du peuple » diffusée en début de semaine sur les réseaux sociaux de la chaîne qatarie al-Jazeera, M. Cordahi était interrogé sur la guerre au Yémen où l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis soutiennent les forces loyalistes contre les rebelles chiites houthis, soutenus par Téhéran. Il avait estimé que les houthis « se défendent et n’attaquent personne », estimant que le conflit au Yémen est « absurde ». « Ils se défendent contre des attaques extérieures lancées depuis des années contre le Yémen », alors qu’ils « se font bombarder dans leur maison, pendant des obsèques et des mariages », avait insisté M. Cordahi, qui n’avait pas encore été nommé ministre lors du tournage de l’émission.

Face au tollé provoqué par ces déclarations, le ministre a refusé de s’excuser, estimant n’avoir fait « aucune faute ». De nombreux dirigeants, le Premier ministre Nagib Mikati en tête, ont pour leur part affirmé que ces déclarations ne représentaient pas la politique du pays du Cèdre, insistant sur l’importance de maintenir de bonnes relations avec les États du Golfe.