Le FMI s’alarme de la montée de l’inflation et appelle les banques centrales à agir

12-10-2022

Avec des niveaux d’inflation qui n’avaient plus été observés depuis des décennies et les retombées de la guerre en Ukraine qui continuent de perturber les marchés européens et mondiaux de l’énergie, la stabilité financière apparaît aujourd’hui plus menacée, avertit le Fonds monétaire international dans son rapport sur la stabilité financière dans le monde rendu public hier, mardi 11 Octobre.

Dans un contexte marqué par la faible liquidité des marchés, un resserrement soudain et désordonné des conditions financières pourrait survenir et interagir avec des vulnérabilités préexistantes, prévient encore l’institution financière dans l’introduction à ce rapport.

Dans les pays émergents, la hausse des taux, la faiblesse globale de l’économie et les importantes sorties de fonds ont fait bondir les coûts d’emprunt, en particulier pour les pays préémergents, et exacerbé les risques de défauts de paiement supplémentaires.

En Chine, le ralentissement du secteur de l’immobilier s’est aggravé, la forte baisse des ventes de logements ayant mis les promoteurs davantage sous pression, ce qui augmente les risques de retombées sur le secteur financier (…).

Les banques centrales doivent agir avec détermination pour ramener l’inflation au niveau cible et éviter un désarrimage des anticipations d’inflation qui nuirait à leur crédibilité. Pour préserver leur crédibilité et contenir la volatilité des marchés, il est indispensable qu’elles communiquent clairement sur leurs décisions, sur leur engagement en faveur de la stabilité des prix et sur la nécessité de resserrer encore la politique monétaire, appelle le FMI dans son blog dédié à ce rapport.

Les pays émergents et préémergents devraient réduire les risques associés à leur dette en dialoguant sans délai avec leurs créanciers, ou en faisant appel à la coopération multilatérale et au soutien de la communauté internationale. Pour les pays surendettés, les créanciers bilatéraux et ceux du secteur privé devraient coordonner une restructuration préventive afin d’éviter des défaillances coûteuses et une perte prolongée d’accès au marché. Le cas échéant, il convient de recourir au cadre commun du G20.

Les pouvoirs publics sont confrontés à des conditions exceptionnellement difficiles pour assurer la stabilité financière. Bien qu’aucun événement systémique mondial ne soit intervenu jusqu’à présent, les autorités devraient freiner l’accumulation de vulnérabilités en ajustant certains outils macroprudentiels pour remédier à toute source de de risque. Dans cet environnement hautement incertain, il sera essentiel de trouver un équilibre entre, d’une part, contenir ces menaces, et d’autre part, éviter un resserrement désordonné des conditions financières.