« Le risque de propagation du virus est encore élevé en Tunisie » (Nissaf Ben Alaya)

13-05-2020

La directrice de l’observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya, a déclaré ce mercredi 13 mai, que « l’évaluation du risque pour la propagation du virus est encore élevée ».

Lors d’un point de presse tenu ce matin au siège du ministère de la santé, Ben Alaya a imputé cela au rapatriement encore en cours des Tunisiens à l’étranger, et au fait que le virus existe dans d’autres régions du monde et est encore présent en Tunisie.

« On ne peut attester que la situation est stable, qu’après 40 jours, où l’on n’enregistre aucun cas, via un suivi et une évaluation de la situation épidémiologique d’une manière précise », a-t-elle affirmé.

Les rassemblements pour le shopping, un grand danger

Le confinement ciblé requiert l’application de toutes les mesures du confinement total excepté pour les personnes autorisées dans le cadre des déplacements professionnels, a-t-elle souligné.

Ben Alaya a appelé les différents secteurs à s’en tenir aux cahiers des charges, en respectant la distanciation sociale, le port obligatoire des masques, le lavage de mains et l’hygiène générale.

Elle a mis en garde « contre les rassemblements pour le shopping ou autre raison qui constituent un grand danger pour le retour du virus ». « Si l’on retourne à une vie normale sans s’en tenir aux mesures de prévention, il y a un risque que l’on perde tout le sacrifice que l’on a consenti lors du confinement total ».

Elle a, par ailleurs,  prévenu que « nous serons amenés à vivre longtemps avec ce virus, jusqu’à ce que le reste du monde parvienne à le maîtriser, et jusqu’à trouver un vaccin, chose qui requiert une période d’une année ».

Ben Alaya a encore exclu qu’il y ait « une quelconque donnée scientifique prouvant l’effet du climat sur le virus, ou sur tout autre facteur protecteur », réitérant qu’il s’agit « d’un nouveau virus dont plusieurs spécificités ne sont pas connues ».

La directrice de l’ONME a appelé à se congratuler pendant l’Aïd à distance ou par téléphone, et à éviter les déplacements entre les régions.

Le taux de guérison est de 71,6%

Au sujet de la situation épidémiologique, elle a confirmé que la Tunisie n’a pas enregistré de nouveaux cas depuis trois jours, signalant que 3,5 mille analyses sont effectuées, en moyenne, par semaine.

Le nombre de cas confirmés de contamination par le Covid-19 s’élève à 1032 dont 739 guérisons, soit 71,6% des cas, ce qui constitue un « indicateur positif ».

Le nombre de cas se répartissent en 785 cas locaux, et 247 cas importés, notamment de France, de Turquie, du Congo et d’Egypte. « Les cas importés d’Italie et de Chine sont très faibles grâce aux mesures prises précocement en termes de fermeture des frontières ».

Sur l’ensemble des cas, 160 personnes ont été hospitalisées et 46 ont été admises en réanimation. A ce stade, 5 malades sont hospitalisés et leur état est stationnaire.

La moyenne d’âge des personnes atteintes est de 43 ans, l’âge médian est de 41 ans. Le malade le plus jeune est un bébé d’un mois, et le plus âgé à 93 ans.

La catégorie d’âge la plus touchée par le virus est celle de 15 – 44 ans.

Le virus a par ailleurs fait 45 décès, dont 82 % ont été hospitalisés, la moyenne d’âge des défunts est de 67 ans.

Retour du virus dans plusieurs régions du monde

Ben Alaya a, en préambule, présenté un aperçu sur la situation dans le monde où l’on dénombre 4 millions 300 mille personnes contaminées et plus de 292 mille décès. Le Taux de guérison est de 36,9% et le taux de décès 6,7%, sur le plan mondial.

Elle a fait état de plusieurs vagues dans le monde mais le nombre des cas n’a pas commencé à baisser.

Plusieurs pays du monde connaissent une propagation rapide du virus, et constituent des zones à risque.

La propagation du virus a repris à Wuhan, et en Corée du sud ou une seule personne a contaminé 85 personnes, a-t-elle dit, citant le cas du Liban, où le virus est revenu immédiatement ces deux derniers jours, après la levée du confinement, ce qui a incité les autorités du pays à revenir sur leur décision.

Gnetnews