Le SNJT dénonce la fermeture de l’Instance d’accès à l’information

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a vivement dénoncé, jeudi 21 août 2025, la fermeture du siège de l’Instance nationale d’accès à l’information et le transfert de ses employés vers la présidence du gouvernement. Pour le syndicat, cette décision équivaut à « la fin de facto du rôle de l’instance » en tant qu’autorité publique indépendante chargée de garantir un droit constitutionnel fondamental.
Dans un communiqué, le SNJT estime qu’il s’agit d’une « violation grave du droit d’accès à l’information et d’un pas supplémentaire dans la politique de l’opacité ». Il rappelle que le pouvoir exécutif avait déjà procédé, sans justification légale, à la fermeture de l’Instance nationale de lutte contre la corruption et à la mise en veille de la HAICA (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle).
Selon l’organisation syndicale, la presse tunisienne fait face depuis plusieurs années à d’importants obstacles pour obtenir des données officielles, les administrations publiques ayant recours à une « politique de dissimulation ». L’Instance d’accès à l’information constituait jusque-là un levier essentiel pour contraindre les institutions à respecter la loi et un appui pour les journalistes dans leur travail.
Le SNJT considère que la suppression de cette instance traduit une volonté délibérée de restreindre la liberté de la presse et de ramener le paysage médiatique tunisien vers « la propagande et la désinformation ». Cette décision serait également une entorse aux prérogatives de l’Assemblée des représentants du peuple, seule habilitée par la loi organique de 2016 à désigner et renouveler les membres de l’instance.
Le syndicat appelle la cheffe du gouvernement à revenir immédiatement sur cette mesure et à garantir la continuité du travail de l’instance dans le respect de la transparence et du droit constitutionnel à l’information. Il exhorte par ailleurs le Parlement à accélérer l’élection des membres manquants et à renforcer le cadre légal afin de rendre les décisions de l’instance contraignantes.
Enfin, le SNJT invite les journalistes, la société civile et toutes les parties prenantes à « se mobiliser contre ce tournant dangereux » qui menace directement la liberté de la presse et le droit des citoyens à l’information.
Gnetnews