Le SNJT dénonce le blackout médiatique sur la tragédie de Mezzouna

15-04-2025

Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a exprimé son rejet ferme de la politique de silence imposée par plusieurs institutions publiques, qui continue de porter atteinte au droit constitutionnel à l’information, particulièrement en période de crise. Cette situation a été mise en lumière lors de l’accident tragique survenu dans la région de Mezzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, où trois élèves ont perdu la vie après l’effondrement du mur de leur lycée.

Les journalistes ont fait face à des obstacles illégaux lors de leurs efforts pour informer le public sur les faits. À l’hôpital local de Mezzouna, ils ont été confrontés à des tentatives d’entrave de la part d’un individu n’ayant aucune autorité administrative, qui a exigé des permis de tournage, allant jusqu’à forcer certains citoyens à intervenir pour permettre aux journalistes de travailler. Le directeur de l’hôpital a également refusé de les autoriser à obtenir des informations, sous prétexte qu’il avait besoin d’une autorisation spéciale.

De plus, les journalistes n’ont pas pu entrer en contact avec le délégué régional à l’Éducation, dont le téléphone est resté sans réponse. La déléguée régionale à la Santé a, quant à elle, refusé de s’exprimer pour la Télévision Nationale, bien qu’une journaliste, ait confirmé avoir obtenu l’autorisation de la ministère de la Santé.

Face à la gestion défaillante de cette crise, marquée par un manque flagrant de communication de la part des ministères de la Santé et de l’Éducation, ainsi que des autorités locales et centrales, le SNJT tient à exprimer :

-Ses sincères condoléances et son soutien aux familles des victimes de cette tragédie à Mezzouna.

-Sa ferme condamnation de la mauvaise gestion de la crise et de l’absence de politique de communication permettant d’assurer le droit du public à une information précise et en temps réel.

Le SNJT appelle également à des mesures concrètes pour éviter de telles situations à l’avenir :

-L’annulation des circulaires n°4 et 19, qui entravent l’accès à l’information et imposent des obstacles injustifiés pour les fonctionnaires et services publics dans la communication avec les médias.

-Une révision des politiques de communication des ministères de la Santé et de l’Éducation, afin de mettre en œuvre des principes de communication de crise dans la gestion des tragédies et de combler les lacunes actuelles.

-Une incitation pour les journalistes à informer le public et les familles de la région sur les complexités rencontrées pour accéder à l’information, afin de faire pression pour résoudre ces problèmes.

Enfin, le SNJT tient les autorités tunisiennes responsables de la détérioration de la situation à Mezzouna, due à la politique de silence médiatique et à la propagation de fausses informations liées à la tragédie.

Gnetnews

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