Les Tunisiens se prononcent sur les tensions au sein de l’ARP (Vidéo)

09-12-2019

La Tunisie a vécu ces derniers temps, une crise parlementaire ayant perturbé les travaux de l’assemblée des représentants du peuple, sur fond d’une querelle entre les blocs d’Ennahdha, et du parti destourien libre (PDL).

Lors de la séance plénière du 03 décembre 2019, consacrée à l’examen du projet de loi des finances complémentaires de 2019, la députée d’ Ennahdha, Jamila Ksiksi a qualifié les députés du PDL de « clochards » et de « bandits ».

Durant cette plénière diffusée en directe sur la chaine nationale, Ksiksi a ajouté sans citer de noms, que les députés du PDL sont « des habitués à la dictature de Ben Ali, qui ne connaissent ni la démocratie, ni la liberté ».

En réaction à ces propos, le groupe du PDL a observé un sit-in depuis cette date, exigeant des excuses officielles et écrites de la part de la présidence de l’ARP et du bloc d’Ennahdha.

La décision du bureau de l’Assemblée de condamner tous les « propos désobligeants » émis contre le PDL et Ennahdha, et d’appeler au respect de l’éthique de l’action parlementaire a désamorcé la crise. Mais, en est-on fini avec les tensions au sein du palais du Bardo ?

Rien n’est moins sûr, selon les observateurs. A ce rythme, la nature des rapports et des déclarations des uns et des autres, risque de dépasser toutes les limites et de transgresser toutes les convenances, quant au respect des valeurs morales et de la dignité humaine…

C’est ce que nous avons constaté en interpellant les Tunisiens à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville.

Commentant les tensions à l’ARP,  un retraité de la fonction publique, a estimé que « le rêve des Tunisiens est en train de s’effondrer, surtout que Kais Saied, le choix de la jeunesse tunisienne, n’est pas intervenu pour recadrer les députés. Il a plutôt choisi un  rôle d’observateur… ».

D’autre part, une quinquagénaire a recommandé aux députés de « faire montre de sagesse, pour le bien du peuple ». Selon elle, « il faut désamorcer les tensions et laisser ces tiraillements de côté ».

«Cette atmosphère tendue qui domine actuellement à l’ARP, permettra-t-elle de respecter les délais constitutionnels en matière d’adoption du PLF 2020, fixés à la date du 10 décembre »,  s’est-elle interrogée.

Par ailleurs, les jeunes se sont montrés de plus en plus pessimistes, voire même déçus de la réaction du président de la république.

Certains lui reprochent son manque de réactivité, face à tout ce qui se passe au sein de l’hémicycle. D’autres, l’ont invité ouvertement à intervenir pour mettre fin à ces mascarades, qui ne servent pas, selon eux, les réels intérêts des Tunisiens…

Retrouvez notre reportage ci-dessus.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi