Novation City de Sousse, un laboratoire pour le développement de l’industrie 4.0 (Vidéo)

20-11-2019

Novation City est le pôle de compétitivité de Sousse, réparti sur deux sites. L’un à Sousse et l’autre à Enfidha. Les 250 hectares qui la compose abrite 3 cités dédiées à la mécatronique, le business et l’industrie. Créée en 2009 sur la base d’un partenariat public/privé, Novation City a été choisie en septembre dernier par le ministère de l’Industrie et des PME pour être le point focal du développement de l’industrie 4.0. GnetNews s’est rendu à Sousse afin de visiter les locaux de ce qui deviendra le centre de la digitalisation des industries.

L’industrie 4.0 est le nom donné à la 4ème révolution industrielle que le monde est en train de vivre. Les principaux pôles technologiques mondiaux ont aujourd’hui pour stratégie l’industrie du futur. Il s’agit d’une nouvelle façon d’organiser les moyens de production. Cette nouvelle industrie veut faire converger le monde virtuel avec les produits du monde réel, que ce soit au niveau de la conception numérique ou de la gestion.

C’est l’Allemagne qui a été à l’origine du concept de l’Industrie 4.0… Ainsi en 2018, le ministère de l’Industrie et des PME a fait une requête auprès du GIZ afin de développer cette notion en Tunisie. Rim Bejaoui est experte technique en transformation digitale au GIZ. Gnetnews l’a rencontrée à Sousse. « Cela fait 1 an que nous avons élaboré avec le ministère une feuille de route sur la thématique de l’industrie 4.0 ». La cible de ce programme sont les PME (Petites et Moyennes entreprises). Le principal axe réside dans la création de centres de compétence qui réuniront tous les outils aidant les entreprises dans leur digitalisation. Il s’agit de réunir en un seul et même endroit, le savoir-faire et les ressources afin de rapprocher les clients et les entreprises. L’objectif principal est de donner la possibilité aux industries d’intégrer des outils numériques pour plus d’efficience et de productivité.

« Nous avons décidé de créer deux centres de compétence, l’un, ici, à Sousse, l’autre à Sfax », nous explique Rim Bejaoui. Ces deux centres seront adaptés aux industries tunisiennes et au contexte économique du pays. Elle ajoute par ailleurs que « faute de stratégie nationale claire de la part du ministère, les secteurs ne sont pas vraiment identifiés. Ainsi, les centres de compétence pourront travailler de manière multisectorielle, le temps de définir les plus importants ».

De nombreuses entreprises industrielles ont répondu présentes à l’appel du ministère de l’industrie et des PME. En effet, la digitalisation et le passage au 4.0 semble devenir une voie incontournable pour le développement des industries. Hichem Turki est le Directeur Général de la Novation City explique que « la Tunisie n’a pas le choix ». Il ajoute qu’aujourd’hui « la Tunisie ne doit plus être considérée comme juste un pays où la main d’œuvre est à bas prix ». M. Turki fait référence notamment aux nombreux ingénieurs dans le domaine des nouvelles technologies, diplômés des universités tunisiennes, qui faute de d’opportunités en Tunisie, se retrouvent dans l’obligation de quitter le pays. « Avec la Novation City nous essayons de créer un environnement qui les retient. La valeur ajoutée qu’ils produiront restera alors en Tunisie », ajoute-t-il.

Les 250 hectares de la Novation City se compose de plusieurs pôles. Une partie est totalement publique. Elle abrite notamment une pépinière d’entreprises où une vingtaine de start-up spécialisées en mécatronique sont installées. Deux start-ups qui sont nées dans la pépinière de Sousse ont déjà pris leur envol et se sont installées dans des bâtiments flambant neuf de la Novation City.

Autre spécificité, celle de la présence au sein même du pôle de compétitivité de l’école d’ingénieur de Sousse (ENISO), elle aussi spécialisée en mécatronique.

Le deuxième centre d’activités du pôle est concrétisé par l’aménagement d’une zone réservée aux activités de service (Novation Business City) s’étalant sur 50 ha pouvant accueillir des maternelles, des écoles primaires, des lycées, des institutions supérieures, des centres d’appels, des data-centers, des banques ou encore des blocs administratifs.

Des bâtiments sont en train d’être construits en attente de locataires. En effet, si la Novation City veut développer les compétences tunisiennes, elle a aussi l’ambition d’attirer de grandes sociétés multinationales et des grands comptes internationaux afin qu’ils implantent de nouveaux centres de développement en mécatronique. Cette ambition pourrait créer de nombreux emplois pour les jeunes diplômés, que ce soit en ingénierie mais aussi dans les domaines de la gestion et du juridique.

Wissal Ayadi