Soukna Expo 2019: Les professionnels de l’immobilier pointent du doigt les difficultés du secteur

07-11-2019

Le salon « Soukna Expo » a ouvert ses portes ce jeudi 7 novembre à l’Acropolium de Carthage à Tunis. Cette cinquième édition réunit les professionnels de l’immobilier : promoteurs, banquiers et assureurs sont venus proposer leurs produits au grand public.

Il est de plus en plus difficile pour les Tunisiens d’accéder à la propriété. C’est le constat établi par tous les professionnels du secteur de l’immobilier en Tunisie. Si les projets de construction fleurissent à tout bout de champ, notamment dans la capitale…l’acquisition, elle, reste plus compliquée.

La baisse du pouvoir d’achat en est une des principales causes. « Nous trouvons de plus en plus de difficultés à vendre des biens », déplore Moufid Arouay, Directeur commercial de Build Immobilière, filiale du groupe Magasin Général.

En effet, depuis 2017, l’Etat a imposé une TVA de 13% sur l’achat de biens immobiliers. Une taxe qui n’existait pas avant. « Si l’Etat décide de faire grimper la TVA à 19% d’ici 2021 comme elle en a émis le souhait…je ne vois pas comment nous arriverons encore à vendre », explique l’agent immobilier.

Sonia Hetfi est responsable commerciale pour la société SIMPAR, filiale immobilière de la BNA. Elle explique que parfois ils sont « obligés de grignoter sur leur propre marge bénéficiaire pour vendre à plus bas prix ».

A noter que la chambre syndicale des promoteurs immobiliers appelle le gouvernement à plafonner la TVA à hauteur de 7% au lieu de 13% ou de 19%.

S’ajoute à la TVA, la hausse des prix des matières premières nécessaires à la construction qui augmente les prix de vente.

Dans le Grand Tunis, les prix varient selon les emplacements. Aux Jardins de Carthage, par exemple, un S+1 peut atteindre les 350.000 dinars TTC (dont 40.000 dt de TVA) . Du côté de Mourouj, le même bien est estimé à environ 140.000 dinars.

Du côté des banques, un seul établissement était représenté sur la salon. Il s’agit de la banque islamique El Wifak. Elle propose à ses clients un plan épargne logement qui permet au client d’épargner chaque mois une somme d’argent afin de constituer l’apport qui lui permettra d’acquérir un logement. « C’est une question de mentalité. D’habitude, c’est une fois qu’on se marie et qu’on a des enfants qu’on pense à devenir propriétaire. Mais c’est une erreur. Il faut désormais y penser bien avant pour pouvoir accéder à la propriété sans difficultés », nous explique Mohamed Ettaieb, commercial à la Wifak Bank.

En visite sur le salon, le Ministre de l’Equipement Noureddine Sellmi, s’est dit « conscient des difficultés rencontrées par les promoteurs », en ajoutant que « la situation n’était pas si catastrophique que cela, sachant que 70% des projets immobiliers en cours de réalisation étaient déjà vendus ».

Il a par ailleurs rappelé la mise en place du projet « Premier logement ». Ce projet avait subi des améliorations qui permettent désormais aux jeunes célibataires de bénéficier de l’aide de l’Etat, a-t-il ajouté.

Wissal Ayadi