Taboubi dénonce les intrus et les lobbies qui détruisent l’agriculture

01-11-2019

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a mis en avant ce vendredi 01er novembre le caractère stratégique du secteur agricole, qui constitue le principal poumon de l’économie d’un pays, mais qui reste, hélas, peu développé en Tunisie.

Intervenu à l’ouverture d’une rencontre sur les coopératives centrales des céréales et des semences, Taboubi a indiqué que depuis l’indépendance, on s’est borné aux demi-mesures et aux slogans dans le secteur agricole, qualifiant d’indigne « un peuple qui importe sa nourriture d’outre-mer ».

Le chef de la centrale syndicale s’est attardé sur les conditions difficiles dans lesquelles travaillent l’agriculteur, « qui vend son produit à 100 millimes, alors que le même produit est vendu à un à deux dinars dans le commerce », dénonçant les intrus qui, « moyennant un portable et un narguilé, font la spéculation sur les prix ».

Il a appelé ceux qui brandissent le slogan de la lutte contre la corruption, et qui prônent la bonne gouvernance et la transparence, de s’attaquer aux lobbies qui sévissent dans le secteur, et qui soutiennent les partis politiques pendant la campagne électorale.

Taboubi a mis l’accent sur le rôle des coopératives qui sont le reflet de l’économie solidaire, appelant à les restructurer sur les plans social et économique. « Ce sont les coopératives et l’office des céréales qui ont sauvé la récolte céréalière », a-t-il affirmé, suggérant de mettre à leur disposition des terres domaniales qu’elles peuvent exploiter, et développer ainsi leurs activités.

Il s’en est pris aux propriétaires des minoteries qui ont bâti des fortunes, en achetant le blé de l’office des céréales, provoquant ainsi une grosse perte pour la caisse de compensation.

Le SG de l’UGTT a reproché aux pouvoirs publics de ne pas soutenir les agriculteurs en cas d’abondance, l’Etat ne protège pas le producteur, s’est-il élevé, prenant la défense de l’Agriculteur qui est confronté à la hausse des intrants et des coûts de production.

L’agriculture tunisienne a besoin de marketing, a-t-il affirmé, citant l’exemple de l’huile d’olive qui est exportée en vrac et qui se vend sur les marchés extérieurs sous d’autres labels, autre que celui tunisien.

Gnetnews