Tebboune refuse toute intervention militaire au Niger, « l’Algérie rejette tout usage de la Force chez ses voisins »

07-08-2023

Le président algérien, Abdelmajid Tebboune, a annoncé son refus catégorique de toute intervention militaire au Niger, signalant qu’un tel scénario est de nature à embraser l’ensemble du Sahel.

Lors de sa rencontre périodique, samedi dans la soirée, avec les médias algériens, Tebboune a indiqué que « la crise nigérienne constitue une menace directe pour l’Algérie ».

« La crise nigérienne devra être réglée par la logique, et non par la force », a-t-il souligné, signalant qu’Alger est avec la légalité constitutionnelle, et demande à ce qu’elle soit rétablie au Niger.

Il a, par ailleurs, souligné les dispositions de son pays à rassembler et à réconcilier les protagonistes nigériens.

Le chef de l’Etat algérien a appelé « à ne pas faire du mal aux gens et aux ressortissants étrangers au Niger et à préserver les vies ». « Le Niger ne devra pas basculer dans le chaos », a-t-il appelé.

Ce faisant, le président algérien a reconnu que « la situation sur les frontières Sud de l’Algérie (Libye, Mali, Niger…), est périlleuse mais l’armée (algérienne) est forte et saura contrer toutes les menaces sur les frontières ».

« L’Algérie a des relations fraternelles, et des rapports commerciaux avec tous ces pays, je ne vais pas fermer les frontières avec les pays limitrophes, » a-t-il fait valoir, faisant constater qu' »aucune solution ne pourrait être envisagée sans nous, car nous sommes les premiers concernés ».

Et de poursuivre : « Depuis l’indépendance, l’Algérie n’a jamais fait couler le sang d’un voisin ou d’un frère, c’est une position de principe. Nous avons refusé d’intervenir en Irak et au Yémen ».

« L’Algérie rejette tout usage de la force chez ses voisins, quel que soit le scénario au Niger », a-t-il martelé.

« Je suis sûr que les Nigériens respectent l’Algérie et ne se rapprocheront pas des frontières algériennes, ce sont des frères et resteront des frères ».

Tebboune a prévenu, « lorsque le sang coule entre les peuples, ça n’en finit pas, et un jour, il devra y avoir vengeance ».

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéo), soutenus par la France, avaient fixé un ultimatum aux putschistes, lequel expire ce lundi, pour rétablir le président, Mohamed Bazoum, sous peine d’une intervention militaire dans ce pays.

Gnetnews