Tunis : Désaccord entre la municipalité et le gouvernorat autour du dispensaire de Sidi el-Béchir

22-06-2022

Le gouverneur de Tunis a annulé, hier, la décision de la municipalité de Tunis, portant destruction du dispensaire de Sidi el-Béchir à la capitale.

Dans un entretien téléphonique avec Shems, la maire de Sidi Béhcir, Henda Abbas, a indiqué que le ministère de la Santé avait décidé, l’année dernière, la reconstruction du dispensaire, après que des fissures aient apparu au niveau du bâtiment, et a présenté une demande à la municipalité pour avoir une autorisation.

La commune a approuvé l’octroi d’un permis de construire, mais le ministère n’a pas payé les frais requis, estimés à près de 47 mille dinars, a-t-elle fait savoir.

La maire a ajouté que le représentant juridique du ministère avait pris en photo à l’aide de son téléphone portable, le permis de bâtir, sans que les frais n’aient été honorés. La municipalité était surprise du démarrage des travaux, une décision a été prise il y a 04 mois, en vue de leur suspension, mais le ministère de la Santé ne s’y est pas conformé.

La maire a affirmé la nécessité d’appliquer la loi à tous, et à se conformer aux décisions, signalant que la municipalité a décidé de démolir le bâtiment face à l’attitude du ministère, mais le gouverneur a annulé la décision.

Le gouverneur de Tunis, Kamel Fekki, a précisé que « la décision administrative, portant annulation de la décision de la municipalité de Tunis, portant destruction du centre de santé de base de Tunis (dispensaire de Sidi Béchir), intervient du fait du besoin de cette région, d’un service de santé de base. »

Dans une déclaration à Mosaïque, « il a indiqué que le réaménagement de ce centre de santé de base a été programmé depuis 2019, dans le cadre du programme du conseil régional du gouvernorat de Tunis, un montant de 848 mille dinars lui a été alloué, et les travaux avaient  effectivement démarré ».

Le gouverneur a ajouté que la municipalité de Tunis avait arrêté ce projet, à plusieurs reprises, pour réclamer le paiement de 50 mille dinars par le ministère de la Santé, sous prétexte de l’inexistence du parking au sous-sol.

Le gouverneur a considéré que la décision de démolition émise par la municipalité de Tunis, avait pour but « de faire du pouvoir local, un obstacle devant le pouvoir régional et central, c’est une atteinte à l’unité de l’Etat, un blocage de l’intérêt général, et la démolition de projets de développement destinés aux citoyens ».

« La municipalité est une partie intégrante de l’Etat et n’en est pas à l’extérieur ; la mairie de Tunis est membre du conseil régional du gouvernorat de Tunis », a-t-il souligné.

Gnetnews