Tunisie : Abdelkarim Harouni « conseille Elyes Fakhfakh de démissionner »

Le président du Conseil de la Choura d’Ennahdha, Abdelkarim Harouni, a réclamé ce jeudi 09 juillet la démission du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh. « Je conseille le chef du gouvernement de démissionner », a-t-il lancé ce matin dans un entretien avec Express, réitérant que Majless el-Choura, instance suprême du mouvement, « va reconsidérer sa position envers le gouvernement, et va prendre la décision appropriée ».
« La coalition gouvernementale n’a pas réussi et le chef du gouvernement est désormais accusé », a-t-il estimé, signalant qu’ »on ne peut accepter sous prétexte d’une situation économique difficile et au nom de la stabilité gouvernementale, une situation plus grave que le changement du gouvernement, on a besoin d’un gouvernement au-dessus de tout soupçon de corruption« . Et de poursuivre : « on peut changer le gouvernement, sans que l’Etat et l’administration ne s’arrêtent ».
Il a appelé « à un gouvernement qui soit doté d’un degré élevé de solidarité, et d’une base au sein du parlement pour qu’il puisse mener les réformes, et faire avancer les projets développement dans les régions ».
Le dirigeant nahdhaoui a encore indiqué que son mouvement était défavorable, lors des négociations sur la formation du gouvernement, à « la dissociation du ministère de l’Environnement de celui des affaires locales, en relation avec cette affaire de conflit d’intérêt du chef du gouvernement ».
Harouni a, par ailleurs, estimé que le problème résidait dans les résultats des élections. « Notre loi électorale nous donne un parlement effrité, et des blocs morcelés, où il y a un rejet mutuel et un extrémisme ayant atteint l’annihilation, ce qui n’aide pas la formation d’un gouvernement stable qui se consacre aux réformes. »
« Les résultats des élections ont posé des difficultés en matière de formation du gouvernement, et même si on va à un troisième gouvernement, les difficultés demeureront », a-t-il ajouté.
Il a préconisé « la révision de la loi électorale pour nous donner un parlement où il y a une pluralité démocratique, où les grandes familles sont représentées, tout en étant doté d’un certain degré de stabilité »
Harouni a inscrit l’appel de son mouvement à l’unité dans cette volonté de réduire les divergences et de parvenir à la stabilité gouvernementale. « Le fait qu’Ennahdha ait pu gouverner avec tous les partis, est une force et montre que le mouvement ait une souplesse et une disposition au consensus, à la recherche du commun et s’éloigne des différends, a-t-il rétorqué à une question sur la responsabilité d’Ennahdha dans l’actuelle situation du pays, pour avoir fait partie de tous les gouvernements qui se sont succédé après la révolution.
Gnetnews