Tunisie/ Affaire Bhiri : « Les propos du ministre de l’Intérieur sont de la poudre aux yeux » (Comité de défense)

04-01-2022

Le membre du comité de Défense de Noureddine Bhiri, Mohsen Sahbani, a déclaré que « le ministère de l’Intérieur est dans un pétrin et les déclarations de son ministre sont de la poudre aux yeux ».

Dans une déclaration lundi soir à Shems, en marge d’un sit-in à la Maison de l’avocat, il a indiqué que « suite à l’enlèvement de Noureddine Bhiri, sa disparition forcée et sa séquestration, sans base légale, le ministère de l’Intérieur cherche, désormais, n’importe quelle affaire ».

Il a ajouté que l’affaire évoquée par le ministre de l’Intérieur est ancienne et existe déjà, « si une accusation ou un soupçon étaient dirigés contre Bhiri, la justice aurait pu le convoquer et prendre les mesures à son encontre ».

L’enlèvement de Bhiri est en dehors de toute légalité, et n’est pas une assignation à résidence, étant donné que celle-ci est inférieure à l’incarcération. Alors qu’il est aujourd’hui, dans une situation où ni l’avocat ni la famille ne sont en mesure de lui rendre visite, ce qui est plus grave que la prison, a-t-il souligné.

Il a, par ailleurs, souligné qu’ils avaient « mis trois jours à rechercher Bhiri, et l’endroit où il se trouvait a été découvert, par hasard. »

Au sujet de l’autorisation accordée à son épouse de lui rendre visite, le membre du comité de défense a rétorqué que le ministre n’avait permis ni au comité ni à sa femme de lui rendre visite, et a posé des conditions à sa visite de signer des documents. Chose que son épouse a refusée, étant donné qu’elle allait accéder à un établissement public, ce qui ne requiert pas une telle signature, a-t-il déclaré, en substance.

Le ministre de la Défense, Taoufik Charfeddine, avait déclaré hier, lors d’un point de presse, que la décision d’assignation à résidence est conforme à la loi et s’appuie sur le décret de janvier 1978, et est motivée par des dépassements liés à l’octroi de passeports et autres documents d’une manière illégale.

Gnetnews