Tunisie : Taoufik Charfeddine révèle les raisons de l’assignation à résidence, « une décision conforme à la loi »

04-01-2022

Le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, a déclaré que « les décisions d’assignation à résidence étaient prises conformément à la loi, et suite à des investigations en cours portant sur l’octroi de passeports, de certificat de nationalité et de cartes d’identité d’une manière illégale ».

Il a ajouté hier soir, lundi 03 janvier, lors d’un point de presse, que « les décisions de résidence surveillée pourraient être prises sur la base de simples soupçons, craintes ou informations liées à une personne, des personnes, ou même des entreprises publiques ou privées, pouvant constituer un danger pour la sécurité et l’ordre public ».

Taoufik Charfeddine a affirmé que cette affaire reposait sur « des faits contenus dans des procès verbaux, constituant une preuve officielle », signalant que « ces décisions n’ont pas été prises d’une manière arbitraire, mais s’appuyaient sur un texte de loi en vigueur, soit le décret n’o 50 de janvier 1978, notamment son article 5 qui accorde cette prérogative au ministre de l’Intérieur ».

Ces dépassements portent, selon le ministre, « sur l’octroi de deux passeports de l’ambassade de Tunisie à Vienne en 1982 et 1984, qui ont été retirés d’une manière illégale, et étaient objet d’investigations. Des extraits de naissance ont été accordés à des personnes à une date postérieure à la parution du certificat de nationalité ».

Il a indiqué s’être adressé depuis une période à la ministre de la Justice pour prendre des mesures, mais elles ont pris du temps.

Ce faisant,  le ministre de l’Intérieur a déclaré avoir œuvré, personnellement, à traiter convenablement la personne assignée à résidence, en lui assurant la nourriture et la prise en charge sanitaire, signalant avoir lui-même contacté le bâtonnier des avocats, d’une manière anticipative en vue de lui rendre visite.

Il a encore indiqué que l’épouse de Noureddine Bhiri, son médecin, et l’un de ses fils ont été autorisés à le visiter s’ils le souhaitaient, mais « sa femme à refuser d’entrer à l’hôpital, une fois toutes les procédures achevées ».

 La présidente de l’instance nationale de prévention de torture était autorisée à lui rendre visite, a-t-il dit.

Le ministre a pointé en préambule ceux qui ont ont choisi « de faire entrainer l’institution sécuritaire dans des tiraillements et des supercheries ».

Il a indiqué avoir œuvré « à débarrasser le ministère de l’intérieur de toute appartenance politique pour que la sécurité soit républicaine et impartiale ». « On n’accepte jamais un retour en arrière et aux tiraillements politiques de l’institution sécuritaire », a-t-il asséné.

Le comité de défense avait critiqué hier, lors d’une conférence presse, cette décision et la manière dont elle a été mise en exécution, signalant avoir déposé plainte contre le président de la république, Kaïs Saïed et le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine.

Gnetnews