Tunisie : Jarandi reçoit les ambassadeurs du G7 pour les convaincre du bien-fondé de la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature

09-02-2022
Les ambassadeurs du G7 et le représentant du haut commissariat des droits de l'homme...

Le ministre des Affaires étrangères, Othman Jarandi a annoncé hier mardi 08 février, devant les ambassadeurs des pays du G7 accrédités en Tunisie, que « la dissolution du Conseil supérieur de la Magistrature s’inscrivait dans le cadre de la poursuite de la rectification du processus démocratique enclenché le 25 juillet, en vertu de l’article 80 de la Constitution, et des dispositions du décret présidentiel n’o 117 du 22 septembre 2021 ».

Recevant les ambassadeurs des Etats-Unis, de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, du Canada et du Japon, ainsi que le représentant du haut-commissariat des droits de l’homme, Jarandi a indiqué que « les mesures exceptionnelles font figure d’une organisation provisoire des pouvoirs, les dispositions ayant touché l’Assemblée des représentants du peuple, l’Instance nationale de lutte contre la Corruption, et le Conseil supérieur de la Magistrature, ne visent pas ces institutions proprement dites, mais la manière dont elles sont gérées, étant dépourvues leur gouvernance. Chose ayant appauvri leur crédibilité, impacté leur efficacité, et influé, négativement, l’image de la Tunisie à l’étranger ».

« Le processus démocratique en Tunisie, le respect des droits de l’homme et des libertés sont des choix irréversibles et irrévocables », a-t-il souligné, cité par un communiqué du département du Nord Hilton, ajoutant qu’ »un système judiciaire équitable et indépendant constitue l’un des pilier de tout régime démocratique et est garant des droits, libertés et égalité entre tous les citoyens, sans distinction devant la loi et la justice ».

Le ministre des Affaires étrangères a encore, déclaré, que « de nombreuses critiques avaient été adressées au Conseil supérieur de la Magistrature, soit au niveau de sa composition, ou en matière de ses prérogatives, de la part de nombreux magistrats, et de partenaires internationaux dont le haut-commissariat des droits de l’homme, ayant reconnu, dans son communiqué, les failles entachant le système judiciaire, et appelé à y introduire les réformes nécessaires. »

Il s’est fait l’écho des propos du président de la république, selon lesquels « la dissolution du CSM ne traduit, sous aucune forme que ce soit, une volonté d’ingérence dans la justice ou de mettre la mainmise dessus. Cette décision s’inscrit, néanmoins, dans un processus de réforme du processus judiciaire, en allant de l’avant sur la voie de la consolidation de l’indépendance de la justice, de préservation du service judiciaire de la politisation ayant été à l’origine du blocage du processus de la justice, et de statuer sur des affaires importantes dont l’assassinat des deux martyrs Chokri Belaïd, et Mohamed Brahmi ».

Le processus de réforme est un appui des magistrats honorables en matière d’accomplissement de leurs nobles missions, a-t-il dit.

Le ministre a réitéré, au terme de la rencontre, « l’importance accordée par la Tunisie à ses relations avec les différents partenaires, pays et organisations, et sa détermination à instaurer une coopération constructive et un dialogue transparent dans différents domaines, dont la réforme du système judiciaire, et la consolidation de son efficacité et son indépendance ».

Les pays du G7 avaient exprimé auparavant, dans un communiqué, leur profonde préoccupation suite à l’annonce de la dissolution unilatérale du Conseil supérieur de la Magistrature, dont la mission est d’assurer le bon fonctionnement du système judiciaire et le respect de son indépendance Â».

Gnetnews