« La Tunisie vit sous deux régimes, l’un patent, et l’autre latent » (Kaïs Saïed)

Le président Kaïs Saïed s’est dit prêt au dialogue devant porter sur des réformes politiques, et régler les problèmes des Tunisiens. « Nous sommes prêts au dialogue à condition qu’il ne soit pas une tentative désespérée de conférer une légitimité mensongère aux traitres et aux voleurs », a-t-il souligné, selon une vidéo mise en ligne.
Intervenu hier à l’ouverture d’une réunion à Carthage, en présence de trois anciens chefs du gouvernement et l’actuel locataire de la Kasbah, il a exigé que ce dialogue ne soit pas comme ceux qui l’ont précédé, signalant que « le précédent dialogue (celui de 2013), n’était ni dialogue, ni national ».
Il a appelé à ce que le futur dialogue porte sur une thématique politique, en permettant « de réfléchir sur un nouveau régime politique et un nouveau mode électoral, de manière à ce que celui qui est élu soit responsable devant ses électeurs ».
Il a prôné « un débat en phase avec le processus de l’histoire, et en harmonie avec les revendications du peuple ». « Un dialogue sérieux pour une période transitoire, balisant le terrain à un autre dialogue portant sur un nouveau régime politique et une constitution réelle, étant donné que l’actuelle constitution est truffée de cadenas, les instituions ne peuvent fonctionner par les cadenas et les deals », a-t-il noté.
Il a, par ailleurs, réclamé « un dialogue loin des deals extérieurs et intérieurs », accusant certains « de partir secrètement à l’étranger, pour trouver un moyen d’écarter le président de la république de quels que moyens que ce soit, même par l’assassinat ».
Selon ses dires, la Tunisie vit sous deux régimes, le premier est patent à travers la loi et les institutions, et le deuxième est latent, opère dans l’obscurité, c’est lui qui tire les ficelles et fait « bouger » les institutions. Il s’est engagé « à préserver les institutions, quels que soient les arrangements, les deals et les manœuvres ».
Saïed a appelé les jeunes à faire attention aux « infiltrés, traitres et agents » qui ne cherchent qu’à faire chuter l’Etat et à torpiller leurs espoirs, déplorant l’aggravation de la pauvreté et de l’indigence en Tunisie.
A l’intention de ceux qui ne cessent de glorifier l’ancien régime et de citer 2010, comme année de référence en termes de taux de croissance…, il a assuré que « l’histoire ne reviendra pas en arrière », …pointant « des chiffres mensongers et erronés ».
Saïed a été critique envers la justice, estimant que « si la justice ne se remet pas, le pays ne se remettrait pas ».
Il a affirmé, en préambule, que « le président de la république est élu par le peuple et sa profondeur populaire est connue de tous et n’appartient à aucun parti, alliance ou coalition ».
Ce faisant, le chef de l’Etat estime que « la réussite escomptée ne sera atteinte, que si l’on se réunit sur un seul mot, le mot de la vérité, celui de la liberté, du travail et de la dignité ».
Gnetnews