Tunisie : La résistance palestinienne auréolée à l’Assemblée, tous contre la normalisation avec Israël

18-05-2021

Les députés ont condamné à l’unisson ce mardi 18 Mai, lors d’une plénière l’agression israélienne barbare contre Gaza, al-Quds Sherif, et la Palestine historique, rendant un hommage appuyé à la résistance qui fait revivre la cause palestinienne, malgré l’inadéquation des rapports de force. Les élus se sont, par ailleurs, exprimés, en majorité, pour l’adoption d’une loi criminalisant la normalisation avec Israël ; un sujet longtemps au centre des tiraillements et des querelles, sur fond politico-idéologique.

A la demande pressante des blocs parlementaires, l’Assemblée, qui s’est remis aux couleurs de la Palestine,  a dû aujourd’hui réviser l’ordre du jour de sa plénière, pour discuter de la situation en Palestine. Une révision votée à 79 voix favorables, sans abstention, ni opposition.

Le député du bloc démocratique, Heykel Mekki, a évoqué « des moments de fierté et de dignité tracés par le peuple palestinien sur les terres de 48 et les territoires occupés, » exhortant l’Assemblée « à accélérer la discussion de la loi sur la criminalisation de la normalisation…Ce sera la vraie riposte de cette assemblée aux crimes des bandes sionistes, autrement ce serait une trahison », a-t-il souligné.

Le député d’Ennahdha, Belgacem Hassan, a affirmé la solidarité et la cohésion de la Tunisie avec le peuple palestinien et la résistance. « C’en est fini avec les manœuvres et les deals d’abdication… la révolution palestinienne demeurera jusqu’à la victoire et le peuple arabe palestinien l’emportera indéniablement », a-t-il assuré.

Il a ajouté que « tous les députés sont contre la normalisation, sous toutes ses formes, « la normalisation est un crime et une grande trahison, la Tunisie n’a pas normalisé et ne normalisera pas », a-t-il tempêté, appelant « à ne pas transformer notre solidarité avec le peuple palestinien en tiraillements futiles ».

Il a affirmé que son bloc Ennahdha approuve la loi sur la criminalisation de la normalisation.

Le député Lotfi Ayadi, du bloc démocratique, a estimé que « le parlement devait traduire la position du peuple tunisien, et exprimer clairement son opinion de la résistance et de la criminalisation de la normalisation ». Il a appelé à « unifier le front intérieur » et à éviter les dissensions à ce sujet.

« Le monde ne connaitra pas l’apaisement sans la paix en Palestine dont al-Quds est la capitale », a affirmé le député Foued Thameur.

Le député Seifeddine makhlouf, de la coalition de la dignité, a énuméré une série de propositions de son bloc en soutien à la cause palestinienne, notamment « la création d’un comité permanent de la Palestine au sein de l’assemblée, soumettre la loi sur la criminalisation de la normalisation à la plénière, appelé les régimes arabes ayant normalisé avec Israël à revoir leur position, exhorté l’autorité palestinienne a arrêter la coordination sécuritaire avec l’ennemi et unifier les rangs palestiniens ». Il a par ailleurs appelé la présidence à soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité et à l’Assemblée Générale de l’ONU, « classant l’Etat d’Israël comme un Etat raciste discriminant ses citoyens sur une base religieuse ».

L’Aigle et le Corbeau

Mustapha Ben Ahmed, député de Tahya Tounes, a évoqué « un conflit civilisationnel, existentiel et générationnel ». Il a salué la résistance palestinienne qui n’a jamais désespéré et jeté les armes bien que les rapports de force soient déséquilibrés. « La résistance constitue une lueur d’espoir dans une réalité arabe déliquescente », a-t-il positivé.

Le député s’est arrêté à l’éveil des consciences : « La cause palestinienne est en train de secouer les consciences du monde, à la faveur de la constance du peuple palestinien dans la défense de ses droits ».

« A l’heure où on n’exprime notre solidarité avec la Palestine, il faut que l’on se rappelle et l’on rende hommage aux enfants de la Tunisie qui ont combattu en Palestine, et les martyrs tunisiens en Palestine depuis 1948 », a abondé le député, Mabrouk Korchid.

Selon ses dires, « les sangs palestinien et tunisien s’étreignent pour les principes et les convictions en vue de la libération d’al-Quds de la Palestine ».

Le député a salué les populations de Cisjordanie, de Gaza et d’al-Quds qui « ont revivifié la résistance et lui ont réinsufflé son âme, après s’en être éloigné pendant 15 ans, provoquant la destruction », a-t-il déploré, en allusion à la succession d’évènements survenus dans le monde arabe.

Pour le député, « le vrai printemps arabe est celui qui vise al-Quds et rien d’autre ». « Alors qu’un corbeau noir a plané dans le ciel de la Syrie, de l’Irak de la Libye et du Yémen. Aujourd’hui, c’est un aigle qui plane dans le ciel de la Palestine…notre boussole est al-Quds et notre slogan est la dignité et le progrès », a-t-il asséné.

Le député d’Ennahdha, Samir dilou, a salué les femmes palestiniennes, notamment celles prisonnières des geôles israéliennes.

Ce qui a fait sortir les manifestations partout dans le monde est que « la cause palestinienne est une cause juste et fédératrice ; une cause de libération nationale d’un peuple qui est l’objet des formes les plus flagrantes de discrimination raciale », a-t-il souligné.

Le député a salué l’unité du peuple palestinien, que rien n’a réussi à diviser. « L’attachement des arabes palestiniens à l’intérieur de la ligne verte à leur arabité, leur identité et leur droit à la terre n’est pas moins important que les roquettes de Gaza ».

Il a évoqué « une bataille civilisationnelle et culturelle, une bataille de résistance sur le terrain pour défendre la terre, l’honneur et la dignité ».

Dilou a loué « la culture de la résistance qui n’est pas liée aux rapports de force, et qui fait hériter une cause vivante ». « Si les rapports de force n’atteignent pas un point d’équilibre de notre vivant, on regardera l’instant de la victoire avec les yeux de nos enfants », a-t-il espéré.

Le député a en somme considéré comme étant un devoir, l’adoption de la proposition de loi sur la criminalisation de la normalisation avant la fin de la session parlementaire 2020 – 2021.

Gnetnews