Tunisie : Le ministre de l’Intérieur s’en prend à l’élite politique et affirme que les fautifs devraient être jugés

08-03-2023

Le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, a estimé, hier, que « tout fautif devait être jugé et rendre des comptes, et que les fautes ne devront pas restées impunies ».

Dans une déclaration médiatique hier, mardi 07 Mars, à Ben Guerdane, où il s’y était rendu avec son collègue de la Défense nationale, à l’occasion de la célébration du 07ème anniversaire de la bataille éponyme, le ministre a souligné qu’ »il fallait qu’il y ait questionnement dans le cadre des droits de l’homme, afin que chacun puisse recouvrer ses droits. Il n’y a pas de droits et de libertés, sans redevabilité », a-t-il dit.

Dans une vidéo diffusée sur la page officielle du ministère de l’Intérieur, Charfeddine a affirmé que « les attentes et les aspirations de la population de Ben Guerdane et d’ailleurs ne peuvent être réalisées, qu’en répondant à une série de questions et en disant la vérité ».

« Qui était derrière l’entrée du terrorisme en Tunisie ? Qui a couvert et protégé les terroristes, sur les plans juridique ou judiciaire ? Qui leur a servi de couverture médiatique ? Qui les a financés ? Qui a pillé l’argent public ? Qui a sapé les fondements de l’économie ?, s’est-il interrogé.

Le ministre s’est lancé dans une véritable diatribe contre l’élite politique, la qualifiant de « Catastrophe (Nekba) politique », dénonçant « des gens sans scrupules, et sans pudeur, qui ne savent pas le sens du patriotisme et du dépôt et qui marchandent avec toutes les valeurs. »

Le ministre qui a articulé son intervention sur un ton interrogatif s’est, par ailleurs, demandé : « qui a marchandé avec les symboles de l’immunité parlementaire, de l’immunité judiciaire et de l’action syndicale ? ».

Il s’en est pris « aux hommes d’affaires, syndicalistes et partis qui ont vendu la patrie, des journalistes qui ne méritent pas leur nom », les qualifiant de « mercenaires ».

Il a imputé les difficultés du peuple tunisien « aux traitres, qui courent derrière l’étranger, et derrière l’argent par tous les moyens », appelant les Tunisiens « à soutenir le président de la république, car, c’est une guerre implacable ».

Ce faisant, le ministre a considéré Ben Guerdane, comme étant « une fierté pour les Tunisiens, ayant livré un message de patriotisme, de déni de soi, et de don de soi ».

Ben Guerdane était « un moment décisif et charnière », a-t-il souligné, se remémorant l’élan collectif ayant marqué ces évènements, où les sécuritaires, militaires et civils se sont levés pour répondre à l’appel du devoir, envoyant un message clair selon lequel « la Tunisie ne pourrait aucunement être un bastion pour le terrorisme, le terrorisme a été annihilé à Ben Guerdane », a-t-il considéré. Selon ses dires, « la loyauté aux martyrs de Ben Guerdane, revient à bien porter le dépôt ( الآمانة) ».

Sur la question de savoir s’il y a une intention de transformer le 07 Mars en une journée nationale, il a rétorqué qu’il le souhaitait personnellement, mais la décision, en la matière, appartient aux hautes autorités.

Gnetnews