Tunisie : « Le président appartient vraiment à une autre planète, et cherche à entrainer le pays dans une aventure » (Néjib Chebbi)

16-06-2021

« Effectivement, le président ne s’est pas trompé, lorsqu’il a dit, qu’il appartenait à une autre planète ». C’est en ces termes que l’opposant politique, Ahmed Néji Chebbi, introduit ses propos, commentant le discours de Kaïs Saïed, hier lors de sa réunion avec les anciens chefs du gouvernement en vue d’une sortie de crise.

Dans une publication parue ce mercredi 16 juin sur sa page Facebook, Néjib Chebbi considère que « le président ne reconnait pas qu’il y a une crise économique en Tunisie » (…) il « ne croit pas non plus que le dialogue devra avoir lieu entre les protagonistes en conflit, en quête d’une issue ouvrant sur une sortie de crise ».

« Le président ne croit qu’à la légalité qui l’a porté au pouvoir, quant à celle qui a porté les autres pouvoirs, elle n’est pas légitime…(en s’arrogeant) le droit de paralyser les institutions de l’intérieur, et de les démolir de l’intérieur, à n’importe quel prix, même si le pays soit face à la discorde et à la ruine », souligne-t-il en substance.

Et de poursuivre : « selon le président, le dialogue entre deux camps n’a pas lieu d’être, mais le dialogue est au sein du camp du peuple, et son thème le changement du régime politique, sans s’assurer que la réforme voulue par le président est celle-là même à laquelle aspire la majorité des citoyens ».

Face à cela, Chebbi estime que « nous n’avons d’autre choix que de nous attacher à la légalité constitutionnelle, soit l’attachement à la paix civile, la stabilité, tout en œuvrant à opérer un changement à travers les urnes, dans les délais convenus ».

Le dirigeant du parti Amal appelle « à préserver la stabilité à travers un dialogue national entre les parties en conflit, à même de déboucher sur un nouveau contrat social en vue de sortir le pays de sa crise asphyxiante, et de convenir les réformes politiques urgentes ».

Ahmed Néjib Chebbi concède que « des chaînes ont été placées au niveau de tous les articles de la constitution, ce qui l’a transformé en édifice sclérosé », prévenant contre une implosion, « si les forces au dialogue ne reconnaissent pas le droit du peuple à exercer sa souveraineté à travers le référendum ».

« Face à l’aventure vers laquelle le président cherche à nous entraîner, fulminant et menaçant, brandissant les dispositions exceptionnelles de l’article 80 en prélude à un putsch sur les institutions, et face à l’état d’immobilisme et de paralysie des institutions de l’Etat, les patriotes sincères qui ne sont mus que par l’intérêt du pays, devront s’unir autour d’un seul mot pour un congrès populaire de salut, pour poser leur conception en vue de sortir de la crise économique, et s’entendre sur un projet de réforme du régime politique, tout en permettant aux Tunisiens de reprendre leur droit à exercer la souveraineté via le référendum », conclut-il.

Gnetnews