Tunisie : L’Etat va payer tous ses créanciers, le déficit budgétaire passe de 3 à 14 % (Mechichi)

19-10-2020

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a mis l’accent de nouveau sur la difficulté de la situation économique et financière, et la nécessité d’œuvrer à mobiliser les ressources, et à arrêter l’hémorragie des finances publiques.

L’extrême difficulté de la situation financière a poussé le gouvernement à réviser le déficit budgétaire dans le projet de loi des finances complémentaire de près de 3 % à 14 %, a-t-il dit.

Dans une interview accordée dimanche soir à el-Wataniya, le locataire de la Kasbah a fait prévaloir « le langage de la vérité », affirmant l’engagement du gouvernement « à présenter les chiffres réels, et les données économiques et financières réalistes pour gagner la confiance des partenaires économiques et sociaux et des bailleurs de fonds ».

Il a estimé que « le rétablissement de la confiance passe par le respect des conventions conclues avec les parties-prenantes, a fortiori que l’économie tunisienne traverse une période exceptionnelle requérant des solutions exceptionnelles, loin des sentiers battus ».

Sur les majorations des salaires dans la fonction publique qui trahissent l’engagement du gouvernement envers les bailleurs de fonds, notamment le FMI, Mechichi a déclaré que « le gouvernement agit dans le cadre du respect des engagements pris par l’Etat », signalant que son gouvernement s’en tient à un accord déjà signé, et n’ouvre pas de nouvelles négociations avec l’UGTT.

L’Etat alloue 4 mille millions de dinars pour payer sa dette

Hichem Mechichi a, par ailleurs, appelé à la restructuration radicale du secteur public, estimant que « toute réforme devra passer par le paiement par l’Etat de sa dette envers les entreprises publiques ».

Près de 4 mille millions de dinars ont été alloués dans le projet de loi des finances au paiement de la dette de l’Etat envers ses créanciers, et les entreprises publiques, a-t-il indiqué.

« Des entrepreneurs ne veulent plus participer aux appels d’offres, et sont menacés de faillite, car ils n’ont pas été payés » (…) « l’Etat est un partenaire sérieux, et devra honorer ses dettes envers les entrepreneurs et les entreprises et rétablir la confiance auprès des différentes parties », a-t-il indiqué.

Au sujet du pouvoir d’achat, Mechichi a considéré qu’il était temps « de frapper sur les mains des spéculateurs ». « Personne ne pourra se protéger derrière un politique. »

« La loi sera appliquée sans le moindre calcul et personne n’a l’immunité politique, jusqu’à preuve du contraire », a-t-il indiqué.

« Ma relation avec le président est régie par la constitution »

S’agissant du secteur parallèle, le chef du gouvernement a affirmé la nécessité d’œuvrer à l’intégrer dans le circuit économique, à travers des réformes fiscales, tout en prônant la fermeté contre les récalcitrants sui refusent une telle régularisation.

Au sujet du sit-in du Kamour, il a affirmé que la fermeture de la vanne, et l’arrêt de la production ont occasionné un manque à gagner de 800 millions de dinars.

« La poursuite du blocage de la production est inacceptable », a-t-il asséné, faisant état des dispositions du gouvernement à poursuivre le dialogue pour parvenir à une solution.

Le chef du gouvernement a, par ailleurs, qualifié sa relation avec le président de la république de « très bonne », « c’est une relation de respect et d’institutions, une relation régie par la constitution ».

Gnetnews