Tunisie : Méchichi présente l’esprit de son remaniement et répond à Kaïs Saïed

26-01-2021

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a affirmé ce mardi 26 janvier, lors d’une plénière de vote de confiance à l’Assemblée, avoir procédé à un remaniement ministériel dans un souci d’efficacité et pour améliorer la compétence et la prestation, et introduire plus d’harmonie au sein de l’équipe gouvernementale.

Mechichi a dit « être conscient des difficultés, des tiraillements et de la profondeur de la crise », se disant persuadé de « la possibilité de réformer le pays, chose qui requiert des sacrifices« .

En allusion aux tensions entre les différents organes de l’Etat, il a affirmé « avoir traité pendant la période passée avec toutes les institutions de l’Etat, avec souplesse et respect », signalant « être venu à l’Assemblée, étant convaincu qu’elle est l’origine de la légitimité, et pour renforcer les ponts entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, loin de tout débat stérile sur le bien-fondé de cette démarche ».

Mechichi qui répondait ainsi aux critiques que lui a adressées la veille Kaïs Saïed, a, par ailleurs, affirmé que la Tunisie a rompu avec la pensée unique et le leader unique.

Et de poursuivre : « Notre divergence est une force et ne doit pas être une faiblesse qui nous éparpille et justifie l’exclusion et l’éradication. Nous sommes partenaires sur cette patrie, mais aussi responsables de son déclin ».

Crise structurelle

Le chef du gouvernement a alerté sur la gravité de la situation. « La Tunisie est aux prises avec des défis immenses qui menacent l’Etat et sa pérennité, qu’il ne sera pas facile de surmonter, en un laps de temps court ».

Il a évoqué « une crise structurelle qui n’a cessé de se compliquer, en l’absence d’une volonté réelle de réforme, ayant cédé la place à un discours populiste, dont les tenants cherchent à entretenir des chimères, à marquer des points politiciens et à provoquer les batailles stériles ».

Mechichi a déploré la désaffection de la jeunesse envers la politique, estimant qu’il est temps de décrypter le mode d’expression alternatif, désormais adopté par les jeunes, afin de pouvoir répondre à leurs attentes.

Il s’est attardé sur la dégradation de la situation générale avec « la baisse du pouvoir d’achat, l’effondrement de la classe moyenne, l’exacerbation de la pauvreté, ainsi que de la marginalisation et du travail précaire ». « L’incitation à la destruction et au chaos ne nous avancent à rien mais détruit un pays dont les pionniers ont sacrifié leur vie pour bâtir », a-t-il souligné.

La Tunisie n’a d’autre choix que la réforme, a-t-il martelé, concédant que « l’instabilité politique, et les insuffisances sur le plan législatif constituent des freins et jettent leur ombre sur la vie économique et sociale ».

Considérant la situation comme étant « rattrapable », Hichem Mechichi a appelé à tirer les enseignements du passé, pour pouvoir construire l’avenir ensemble, à travers le travail et la réforme.

Il a, par ailleurs, exhorté à rompre avec le populisme, en faisant preuve de responsabilité et à présenter de réelles solutions même, si elles sont douloureuses, pour répondre aux attentes des citoyens et sortir de la crise aigüe que traverse la Tunisie.

Gnetnews