Tunisie : Saïed critique le remaniement, et estime que certains noms proposés ne peuvent prêter serment

26-01-2021

Le président de la république, Kaïs Saïed, a affirmé que « le remaniement ministériel, opéré par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, n’a pas respecté les dispositions inscrites dans la Constitution, précisément, l’article 92, qui prévoit la discussion en conseil des ministres de la révision de l’architecture du gouvernement ».

Présidant hier, lundi 25 janvier, le Conseil de Sécurité nationale à Carthage, le chef de l’Etat a reproché à Mechichi de ne pas lui avoir adressé une correspondance au sujet dudit remaniement, afin qu’il l’adresse au parlement.

Saïed a, par ailleurs, critiqué Mechichi, d’avoir révoqué le ministre de l’Intérieur, par décret gouvernemental, et à s’accorder l’intérim à la tête du ministère par un procédé analogue : « cela ne s’est jamais produit précédemment, une autre personne aurait pu être désignée, il aurait fallu respecter les procédures constitutionnelles ». Et d’ajouter : « la présidence de la république n’est pas une boite aux lettres, qui reçoit les papiers, signe les décrets, et organise les cérémonies de prestation de serment, mais il protège l’Etat, sa pérennité et ses institutions », a-t-il affirmé.

Dans une vidéo mise en ligne sur la page de la présidence, Saïed a encore indiqué que « rien dans le texte constitutionnel n’appelle à soumettre le remaniement ministériel au vote du parlement, il s’agit là d’une disposition prévue par le règlement intérieur de l’Assemblée, ce n’est pas une loi de l’Etat, il faudrait respecter les procédures inscrites dans la constitution ».

Le président a, par ailleurs, noté que certains noms proposés dans le remaniement font l’objet d’affaires de corruption ou de conflit d’intérêts. De telles personnes « ne peuvent prêter serment », une telle procédure n’est pas formelle, mais fondamentale, a-t-il asséné.

« Comment on tente de faire tomber un ancien chef du gouvernement avant qu’il ne présente sa démission, pour une affaire de conflit d’intérêt, alors qu’on propose ceux qui font l’objet d’affaires de corruption et de conflit d’intérêt », s’est-il exclamé. 

Le chef de l’Etat s’est dit consterné par « l’absence de la femme dans la liste des ministres proposés dans le remaniement ministériel, bien qu’elle soit capable d’assumer ses totales responsabilités ».

Ont été présents à la réunion du CSN, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le chef du gouvernement, les ministres de la Défense nationale, de la Santé, de l’économie, des finances et de l’appui à l’investissement ainsi des cadres sécuritaires et militaires.

Gnetnews