Tunisie : Nabil Ammar exclut tout « discours haineux » dans les propos du chef de l’Etat sur les migrants subsahariens irréguliers

27-02-2023

Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens de l’étranger, Nabil Ammar, a exclu sur RFI tout discours haineux, dans les propos du président de la république, au sujet de l’afflux de vagues successives de migrants subsahariens en Tunisie.

« Il n’y a aucun discours haineux, le fait d’avoir parlé ou évoqué un rapport qui parle de la modification de la composition ethnique, c’est une des données parmi beaucoup d’autres qui explique les mesures qui doivent être prises », a affirmé Nabil Ammar, dans un entretien avec Radio France internationale.

« Quand un pays dit : il faut lutter contre la migration illégale et éviter une situation qui va empirer, avec toutes sortes de menaces, où est l’anormalité dans cela ? Pourquoi la Tunisie est-elle mise aujourd’hui sur le banc à cause de mesures qui sont dans l’intérêt non seulement des Tunisiens et de la Tunisie, mais aussi des migrants, qu’ils soient légaux ou illégaux ?, » a-t-il souligné..

Le ministre a pointé, « une manipulation multiple », ainsi que « toutes sortes d’intérêts, qui gravitent autour de cela : mafieux, politiciens, opportunistes, etc. Tout ça fait qu’ils ont intérêt à envenimer la situation et à créer une situation dangereuse », a-t-il dénoncé.

Ammar a dit avoir eu une réunion fructueuse avec les ambassadeurs africains. « Quand j’ai discuté avec les ambassadeurs africains, ils ont tous compris à la fin. Non seulement c’était très productif comme réunion, mais nous avons fait une photo ensemble où on se tenait tous la main parce que nous voulons une Afrique, comme l’ont voulu les pères fondateurs, qui soit une Afrique indépendante et responsable et solidaire, c’est ça que nous voulons ».

Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur jeudi dernier, le président de la république, Kaïs Saïed, avait tenu à rassurer la communauté africaine, séjournant d’une manière régulière en Tunisie, se défendant de toute connotation raciale ou discriminatoire, du discours qu’il avait tenu deux jours avant.

Présidant le Conseil national de sécurité, mardi dernier à Carthage, le chef de l’Etat avait appelé à prendre des mesures urgentes contre l’arrivée de vagues successives de migrants irréguliers à nos contrées, faisant état « d’une collusion criminelle, ourdie depuis le début du siècle pur changer la composition démographie de la Tunisie. »