Tunisie : Néjib Chebbi pointe « la politique de fuite en avant » du pouvoir en place, et appelle au respect de « la présomption d’innocence »

27-02-2023

Le chef de file du Front de salut national, Ahemd Néjib Chebbi, a dénoncé, ce lundi 27 février, « une large campagne de répression », pointant « la politique de fuite en avant du pouvoir en place, qui cherche à détourner l’attention sur des déceptions successives et l’exacerbation de la crise sociale ».

Lors d’un point de presse du Front de salut national, au sujet des dernières arrestations, Chebbi a indiqué que cette situation était « prévisible », « nous l’avions annoncé entre Mai et Juin derniers ».

« Le pouvoir personnel absolu ne peut étendre son emprise, qu’en réduisant au silence la voix de l’opposition », a-t-il souligné.

Il a évoqué, en substance, « la grande déception des deux tours des élections législatives, ayant montré que le peuple tunisien n’était pas concerné par le projet politique de Kais Saied, les déceptions successives avec les partenaires internationaux, dont le report de l’examen du dossier de la Tunisie par le FMI », et l’aggravation de la crise sociale », etc.

Chebbi a déploré « la politique de fuite en avant du pouvoir, dont le but est de détourner l’attention du peuple tunisien de sa souffrance, en lui présentant des boucs émissaires ».

Il a, par ailleurs, dénoncé le discours du président de la République sur l’Afrique subsaharienne, considérant qu’ »un tel discours a détruit ce que la Tunisie a construit en Afrique pendant six décennies ».

L’opposant politique a condamné, en préambule, « une large campagne de répression, ayant touché, jusque-là, 44 personnes dont, notamment, trois dirigeants du Front de salut national en l’occurrence Jaouher Ben Mbarek, Sheima Issa et Ridha Belhaj. »

« Trois dirigeants politiques dont le Secrétaire Général d’el-Joumhouri, Issam Chebbi, l’ancien Secrétaire Général du Courant démocrate, Ghazi Chaouachi, la personnalité nationale indépendante, Khayem Turki. »

« Deux dirigeants de premier rang du mouvement Ennahdha , dont l’ex-chef du gouvernement, Ali Larayedh et l’ex-ministre de la justice, Noureddine Bhiri. »

« Seize syndicalistes sont objet de poursuites, et 14 avocats sont appelés à comparaitre pour avoir accompli leur devoir », a-t-il ajouté.

« Cette campagne a suscité une large condamnation à l’intérieur et à l’extérieur », a-t-il souligné. « Les partenaires de la Tunisie, Etats-Unis, Union européenne et France ont clairement condamné cette campagne. Tout autant que l’organisation des Nations-Unies, par la voix de son Secrétaire Général, António Guterres ».

Chebbi a, par ailleurs, appelé « au respect de présomption d’innocence, dans le cadre de procès équitable, où le droit de la défense et les différents degrés de juridiction sont respectés ».

Ce faisant, l’avocate Dalila Msadek, a considéré, les personnes arrêtées dernièrement, comme étant « des prisonniers politiques ».

Gnetnews