Tunisie : Non à « l’Etat des magistrats », et « il n’y a qu’un seul législateur et non des milliers » (Saïed)

07-01-2022
Kaïs Saïed critique les magistrats et les appelle au devoir de réserve...

« L’Etat des magistrats n’existe pas. Les magistrats sont ceux de l’Etat », a déclaré le président de la république, Kaïs Saïed, lors de la réunion du Conseil des ministres.

Évoquant, encore une fois le dossier de la justice, le chef de l’Etat a estimé, dans une vidéo, que « les magistrats devaient s’en tenir au devoir de réserve et d’impartialité, garder le silence et appliquer la loi en toute probité ». « Ce que j’entends, je lis et je méprises est qu’un magistrat parle de coup d’Etat, de quel droit se mêle-t-il de ce sujet ? » s’est-il interrogé.

« Personne ne peut dire qu’il n’applique pas la loi et que c’est lui qui met la loi. Il y a un seul législateur et non des milliers de législateurs », a-t-il encore souligné.

Réconciliation pénale

Saïed a, par ailleurs, annoncé que le projet de loi sur la réconciliation pénale allait être examiné dans les prochains jours, peut-être avant jeudi prochain afin que l’argent du peuple lui revienne. « Il faudrait juger ceux qui ont commis des crimes contre le peuple tunisien », a-t-il réitéré, accusant, sans les nommer, « ceux qui essaient d’attenter à l’Etat de l’intérieur, et se prennent pour l’Etat , l’Etat a des institutions et des lois », a-t-il asséné.

Revenant sur la décision du parquet de faire comparaitre 19 personnes pour infractions électorales, sur la base du rapport de la Cour des comptes, et à propos des critiques qui lui sont adressées à ce sujet, Kaïs Saïed a affirmé que « le seul montant qu’il a dépensé lors de sa campagne électorale, est dans la limite de 50 dinars ».

Il a pris l’exemple du gouvernorat de Siliana où la campagne lui a couté 37 dinars, et « le ministre des Affaires sociales était avec nous à cette époque. Les cotisations étaient comprises entre 200 millimes minimum et 8 dinars, maximum. »

« J’ai même refusé le financement public, et j’ai dit à l’instance supérieure indépendante des élections (ISIE), qui devrait être indépendante, et non un instrument entre les mains d’un nombre de personnes, que ces pages, je ne les utilise pas, elles ne m’engagent et je ne sais même pas qui en est derrière ».

Et pourtant, « elle a émis des communiqués derrière les communiqués, des commentaires et des discussions qui se poursuivent partout pour dire qu’il y a financement », souligne-t-il.

Kaïs Saïed s’est arrêté, en préambule, à l’affaire du dirigeant d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, affirmant que ce dernier a signé le pacte national en 1988.

Gnetnews