Tunisie/ Présidentielle : Des candidats sérieux pour qui on peut voter, mais…

15-08-2019

Dans un mois jour pour jour, le 15 septembre 2019, les Tunisiens se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq ans. La liste préliminaire dévoilée hier par l’instance électorale compte 26 candidats. Un effectif qui est appelé à être revu à la hausse, à l’issue de la période des recours. On le saura le 31 août, avec l’annonce de la liste définitive des postulants à la magistrature suprême.

Beaucoup de prétendants et un seul élu, c’est le cas de le dire d’emblée, au vu de cette pléthore de candidats qui mèneront le sprint de départ pour un quinquennat au sommet de l’Etat. La physionomie de la présidentielle anticipée traduit un éclatement de toutes les familles politiques et idéologique sans exception. On est face à des candidats qui se réclament de la même mouvance politique, et du même référentiel de valeurs…et qui cherchent à séduire le même électorat, tout en s’évertuant à mobiliser au-delà de leur famille politique et à recueillir les voix des indécis, qui sont légion au sein du corps électoral, constitué de plus de 7 millions d’électeurs.

De ce surnombre de candidats découlera forcément un effritement de voix au premier tour, le risque que les deux gagnants qui passent au 2ème tour le soient par un faible score, n’est pas exclu. Les deux prochains finalistes bénéficieront néanmoins d’un important report de voix au deuxième tour, avec les recalés du 1er tour qui se rangeront derrière l’un ou l’autre.

La tendance générale aura à se clarifier au fur et à mesure que le processus électoral avance, que la campagne électorale commence et s’accélère, notamment avec les débats télévisés du premier tour qui seront organisés, pour la première fois, sur al-Wataniya.

Quoiqu’il en soit, malgré une incertitude ambiante, les prochains scrutins présidentiel et législatif, hantent ces jours-ci les esprits et sont à la fois porteurs d’espoir et d’appréhensions, d’aspirations, et de désillusions.

Cela découle de leur caractère décisif, c’est qu’ils vont donner lieu à une classe dirigeante, qui aura à veiller au destin du pays pendant cinq ans. Une période durant laquelle, le pays aura à faire des choix politiques et socio-économiques déterminants : asseoir et consolider l’édifice démocratique, assainir le climat politique et instaurer la stabilité et la sécurité, relancer la machine économique et mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires au redressement de la Tunisie.

Les nouveaux dépositaires du pouvoir sont-ils aussi tenus de rompre avec les pratiques d’antan, y compris celles qui ont eu cours après la révolution, et qui sont, en grande partie, à l’origine de la dégradation de la situation.

Le nouveau président de la république devra avoir la capacité de fédérer, de raffermir le ciment social et le modèle sociétal, ainsi que l’unité nationale. Il devra rompre avec l’esprit de clans, et s’entourer de gens intègres et compétents, et non de personnes désignées selon le principe d’appartenance partisane ou de népotisme et clientélisme,  des procédés qui ont beaucoup nui au pays au cours de ces huit dernières années.

Sur l’ensemble des candidats qui s’affronteront à partir du 02 septembre pendant la campagne électorale, et se disputeront les voix des Tunisiens dans les urnes, il y a tout naturellement des candidats sérieux, respectables et dignes de confiance pour qui on pourra voter.

Le problème est par qui ces personnalités seront entourées, une fois installées dans leurs nouvelles fonctions. Seront-elles en mesure de dépasser les considérations partisanes étriquées pour mettre le profil qu’il faut à la place qu’il faut, et de s’ouvrir sur le réservoir de compétences que recèle le pays, ou auront-elles à se limiter aux mêmes personnes présentes depuis 2011 dans le paysage, sans qu’elles n’aient donné des résultats probants. La même interrogation concerne le gouvernement qui sera issu de la majorité parlementaire et de ses ministres. Autant dire que les deux maîtres mots qui devraient présider au prochain quinquennat sont la compétence et l’intégrité, tant à Carthage, qu’à la Kasbah et au Bardo.

H.J.

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Anonyme

Quel fantoche choisir. Qui sera élu pour porter la plume de la banque mondiale et du FMI? Une honte pour le pays. De quoi vous faire dégouter de la démocratie. Elle est faite pour les peuples évolués et non pour les malades narcissiques. Dans le tas de crabes peut-être une personne ou deux n’ayant pas trahi son pays pour les intérêts de pays tiers et organismes internationaux. Moussi et éventuellement un autre. Il va de soi que Moussi ne passera pas dans le pays de la trahison collective. Il faudra attendre la famine pour que le peuple sorti, telle une… Lire la suite »